Musée national suisse
Type |
Musée militaire, musée national (d), musée historique (d), institution patrimoniale (en) |
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Ouverture | |
Visiteurs par an |
302 304 () |
Site web |
Architecte | |
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Protection |
Bien culturel suisse d'importance nationale (d) |
Pays |
Suisse |
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Commune | |
Adresse |
Museumstrasse 2 8023 Zurich |
Coordonnées |
Le Musée national suisse (en allemand : Landesmuseum Zurich) est un musée situé à Zurich (Suisse), à côté de la gare. Il fait partie des « Musées nationaux suisses »[1] depuis . Cette institution comprend trois musées culturels et historiques et un centre de collections. Le MNS a accueilli au fil des dernières décennies des annexes dans différentes régions de la Suisse. Le Landesmuseum est le siège central d'un organisme qui s'est doté d'un centre des collections, regroupant un centre de conservation-restauration.
Il s'agit du musée historique le plus visité de Suisse.
Inauguré en 1898, il présente la culture et l'histoire de la Suisse de la préhistoire au XXIe siècle.
Historique
C'est sous la République helvétique qu'apparut l'idée d'un musée national, chargé de collectionner et de préserver des biens culturels menacés. L'essor des musées locaux et cantonaux, au cours de la seconde moitié du XIXe s, plaça le jeune Etat fédéral devant la nécessité de clarifier sa politique culturelle. C’est le conseiller national zurichois Salomon Vögelin qui lance le débat sur la fondation d’un tel musée en 1883, inspiré par le succès de l’exposition d’art nationale organisée à l’occasion de l’exposition nationale suisse à Zurich. Le risque de voir vendre à l'étranger des "antiquités patriotiques" d'une grande valeur, l'abondance surprenante des objets mis au jour par des archéologues aux activités bien soutenues et l'intérêt porté aux conditions de vie du bas Moyen-Äge et de l'époque moderne contraignirent la Confédération à agir. Une première intervention parlementaire en faveur d'un musée national échoua en 1880. En 1890, on décida de créer le Musée national suisse (MNS) et l'on en fixa le siège à Zurich en 1891, après de vives discutions quant à son lieu d'implantation entre Lucerne, Bâle et Berne
Le Musée national suisse existe depuis 1898 à Zurich, avec comme premier directeur Heinrich Angst. Il a pris place dans un bâtiment, en forme de château, empruntant des éléments à divers styles locaux, construit à cet effet par Gustav Gull, à côté de la gare. L'architecte a laissé une trace dans le bâtiment en laissant ses initiales G. La pierre de Tuf a été utilisée pour la construction.
Il se fondait sur les collections de la ville et du canton de Zurich, systématiquement complétées. Les points forts étaient l'archéologie, les témoignages sur la vie au Moyen Age et à l'époque moderne, ainsi que les arts appliqués. Après la Deuxième Guerre mondiale, l'institution occupa de nouveaux sites : en 1956 des salles d'exposition dans la maison de la corporation de la Mésange et en 1976 le Musée de la Bärengasse, tous deux à Zurich.
Agrandissement de l'infrastructure.
Dès l'ouverture du musée, il apparait que les collections qui s'étoffent à un rythme rapide vont nécessiter un agrandissement du musée nouvellement construit.
Un avant-projet est proposé en 1906. Gustav Gull décide donc en 1912 de présenter un plan prévoyant l’aménagement à l’ouest d’une annexe en direction de la Sihl et l’édification, à l’est du bâtiment, d’une nouvelle aile le long de la Museumsstrasse. Or le fait que la planification soit confiée à Gull n’est pas du goût de la commission du Musée national, notamment de l’ancien directeur Heinrich Angst, qui s’insurge avec véhémence contre ce choix. La mésentente des deux hommes et l'insécurité liée au financement du projet retardent plusieurs fois le projet. Le Parlement estimera en 1924 que celui-ci n'est pas une priorité...
En 1932, l’école des arts appliqués de Zurich et le Musée des arts décoratifs (le Musée du design actuel), déménagent dans un nouveau bâtiment situé sur l’Ausstellungsstrasse. La voie est ainsi libre pour « l’annexion » par le musée de l’aile abandonnée. Mais le plan d'agrandissement est de nouveau rejeté par la Confédération, à l'exception de la rénovation de l'aile pour répondre au besoin du musée. L'inauguration de cette aile a lieu le 23 mai 1935.
Malgré cette extension, la place manque toujours au sein du musée. Juste avant la Deuxième guerre mondiale, l’imminence du conflit fait naître le besoin de construire également un abri de protection. Gustav Gull s'y oppose, de crainte que les nouveaux concepts n'abiment l'aspect extérieur de l'ancien musée. La direction du musée exigera que le nouveau projet s'adapte aux besoins du musée, et non l'inverse. L’architecte de la ville, Hartmann Herter, un ancien élève de Gull, dessine alors en 1941 de nouveaux plans d’agrandissement du Musée national qui prévoient la construction d’une annexe du côté de la Sihl. Sa mort l'empêchera de mener son projet à terme.
Lorsqu’il prend ses fonctions en 1943, Albert Heinrich Steiner, successeur d’Herter au poste d’architecte de la ville, abandonne les « vieux » plans de ses prédécesseurs. Au lieu de cela, il présente de nouvelles idées, qui traduisent une conception radicalement plus moderne de l’architecture, avec des constructions indépendantes les unes des autres et très différentes de celles de l’ancien musée. Ses plans ne nécessitant pas de toucher à l'ancien bâtiments, les dirigeants du musée les approuvent. Des espaces d’exposition, une salle de conférence, des monte-charges et une collection d’études sont prévus dans la nouvelle extension. Cependant, ses projets ne sont pas jugés prioritaires à la sortie du conflit. Les années suivantes, le Musée national choisit de se décentraliser. On crée des sites extérieurs et on utilise les locaux d’autres institutions pour présenter des expositions : la maison de la corporation zur Meisen en 1956, le Wohnmuseum de la Bärengasse en 1976, le Musée suisse des douanes de Cantine di Gandria en 1978, Forum de l’histoire suisse Schwytz (de), créé en 1995. En 1998 est ouvert la principale annexe au Château de Prangins (1730) au bord du lac Léman. Devenu l'antenne romande du MNS ; il met l'accent sur les XVIIIe et XIXe siècles.[2]
En 2000, la mise au concours du projet d’assainissement et d’extension du musée débute et est ouverte aux architectes étrangers. Contrairement aux solutions précédentes, une extension en direction du parc du Platzspitz est envisagée. Les architectes bâlois Christ & Gantenbein remportent le concours, notamment grâce à une idée d'allier l'ancien et le moderne, tout en respectant le parc, et en faisant la liaison entre les deux ailes. Le nouveau bâtiment reprend la façade en tuf de l’ancien et les planchers en béton poli offrent une réinterprétation contemporaine du sol de la terrasse de l’édifice initial. Le projet d’extension est remanié plusieurs fois au cours de la planification et de la mise en œuvre des travaux qui durent une bonne vingtaine d’années.
Dès 2005, le bâtiment zurichois est en cours de rénovation afin d’adapter l’infrastructure aux exigences d’un Musée national moderne. Sa réalisation est prévue entre 2010 et 2012. En 2016, les nouvelles parties du musée ont été ouvertes, avec un espace d'expositions de 2200 m² , une bibliothèque et une salle de conférence.
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Aperçu 2010
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Avec l'extension en novembre 2018
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Escalier vers…
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… le Hall
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Fenêtre
Expositions
Expositions permanentes
Le musée abrite la plus grande collection culturelle et historique de la Suisse. L'exposition permanente comprend des expositions sur la culture et l'histoire de l'habitat suisse. Elle se composait de quatre parties jusqu'à l'ouverture de l'extension[3] :
Section sur l'archéologie
Archéologie suisse : l'exposition sur la collection archéologique, autrefois temporairement exposée dans diverses salle de l'ancien bâtiment, a été re-dessinée. Environ 1400 vestiges du patrimoine archéologique suisse mènent chronologiquement les visiteurs du Paléolitique moyen (il y a 100 000 ans) au début du Moyen Âge (environ 800)[4]. Ils retracent ainsi l'évolution de l'élevage et de l'agriculture sur le terroir suisse. La plupart des objets exposés proviennent des réserves du Musée national suisse. Des prêts inestimables, venus de toute la Suisse, viennent compléter ce fonds exceptionnel
Cette évolution est subdivisée en trois chapitres " Terra ", " Homo " et " Natura ". La première partie "Terra" permet une entrée dans l'exposition en montrant le monde de l'archéologie. Une carte suspendue au plafond présente aux visiteurs le riche héritage culturel et historique de la Suisse. Les vestiges du passé reposent ainsi au fond des lacs, dans les glaciers ou encore profondément enfouis dans le sol.
"Homo", le centre de l'exposition permanente, présente les étapes, dans l'ordre chronologique, de l'évolution du mode de pensée de l'homme. Chefs-d'œuvre de l'orfèvrerie antique, outils et armes en pierre, bois et os, objets tirés du quotidiens des populations du passé sont ainsi exposés dans le nouveau bâtiment du musée et mis en valeur par une scénographie moderne et didactique. Tout ce que l’être humain a perdu, donné à ses morts ou enfoui dans le sol évoque la vie au cours des millénaires passés. Les formes et les matériaux évoluent progressivement au fil des siècles. Ainsi, chacune de ces grandes époques illustre l’avancée de la civilisation sur le territoire de la Suisse actuelle.
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Fibule mérovingienne en forme de poisson en plaquettes d'almandin, et feuille d'argent doré (vie siècle apr. J.-C.), trouvée à Bülach (Suisse) dans une tombe féminine.
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Les sept anneaux du Trésor d'Erstfeld
La dernière partie " Natura " présente les interactions entre l'homme et l'animal. Avec la sédentarité et la domestication des plantes et des animaux, le paysage naturel devient progressivement ce paysage culturel qui nous est si familier. Projections animées, bornes interactives de recherche complètent la présentation invitent petits et grands à un beau voyage vers le passé, en leur permettant de se glisser dans la peau des archéologues.
- Histoire de la Suisse : la grande exposition historique du pays s'étend, sur une surface de 1000 m², du Moyen Âge jusqu'à nos jours, à l'aide de quatre thèmes principaux (la migration, la colonisation, la politique et l'économie). L'exposition retrace ainsi l’évolution de la Fédération d’États vers un État fédéral sous la forme d’une conquête de souveraineté avec les défis auxquels sont confrontées les institutions démocratiques. Pour cette exposition, le Temple de la Renommée (Ruhmestalle) situé au centre, a été entièrement redessiné.
- Galerie des collections : les quelques 8000 objets de la collection d'art du musée illustrent le développement de l'artisanat suisse, par l'exposition d'objets significatifs, attire l'attention sur leurs fonctions et leur importance, rflétant ainsi le patrimoine artisanal des différents milieux socio-culturels et es différentes régions suisse. Le musée abrite ainsi les plus grandes collections de costumes de la Suisse et comprend des vêtements pour femmes, hommes et enfants du XVIIIe au XXIe siècles, ainsi que des broderies de lin.
-Idées de la Suisse : cette exposition retrace les facteurs de cohésion de la communauté suisse, à travers les idées communes qui sont transmises de génération en génération et imprègnent la communauté. Ces idées deviennent la carte d’identité d’une collectivité et constituent, finalement, le fondement de la conscience nationale.
-Simplement Zurich : le musée dépeint aussi la longue histoire de la ville et du canton de Zurich, par la mise en valeur d'objets historiques.
- Meubles et chambre suisse : le clou de l'exposition de la culture de l'habitat est composé de pièces historiques du musée National. Dans les chambres sont exposés du mobilier suisse du XXe siècle.
- Tour d'armes : les possessions de l'ancien arsenal à Zurich forment la base de l'importante collection internationale de la Tour d'armes. Elle s'étend du Moyen Âge pour les armes et du XIXe et XXe siècles pour les uniformes de l'armée suisse. La galerie des collections a été inaugurée en 2009 après la rénovation de l'aile de la gare.
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Uniformes de la Garde Suisse au XIXe siècle.
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Uniformes d'infanterie hollandaise, du service français, et uniforme de gala d'un hallebardier de la Garde Suisse.
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Uniforme de gala d'un hallebardier de la Garde Suisse en 1915.
Expositions temporaires
Des expositions temporaires sur des sujets culturels et historiques ont lieu chaque année.
Événements culturels
- De 1996 à 2007 : Festival Live at Sunset dans la cour du musée.
Notes et références
- Musée national suisse Office fédéral de la culture. Consulté le 30 décembre 2007
- (de) Hanspeter Draeyer, Das Schweizerische Landesmuseum Zürich. Bau- und Entwicklungsgeschichte 1889-1998, Zürich, Zürich : Schweizerisches Landesmuseum, , 108 p. (ISBN 3908025265)
- Christine Keller ; Pascale Meyer, Histoire de la Suisse ; Galerie des collections : guide de l'exposition permanente au Musée national Zurich / Musée national suisse, Musée national Zurich, Zurich, Zurich : Musée national suisse, , 38 p. (ISBN 978-3-905875-09-6)
- Laurent Flutsch, Les temps enfouis des origines à 800. Guide de l'exposition du Musée national suisse, Zurich, Zurich, Musée national suisse, Zurich, , 247 p. (ISBN 3-908025-31-1)