Coup d'État de 2005 en Mauritanie
Coup d'État de 2005 en Mauritanie | |
Localisation | Nouakchott ( Mauritanie) |
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Cible | Palais présidentiel de Nouakchott |
Date | |
Type | Coup d'État militaire |
Auteurs | Ely Ould Mohamed Vall |
Participants | Faction au sein des forces armées |
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Le coup d'État de 2005 en Mauritanie est un coup d'État militaire survenu en Mauritanie le 3 août 2005. Le président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya a été évincé par les Forces armées mauritaniennes et remplacé par une junte militaire qui se nomme, le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), dirigé par Ely Ould Mohamed Vall qui était le Chef de la Sûreté sous Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya, le putsch se déroule alors que Ould Taya était en Arabie saoudite pour assister aux funérailles du roi Fahd.
Un référendum constitutionnel, des élections parlementaire (en), municipale et présidentiel étaient prévues et les putschistes ont juré de ne contester aucune des élections. Le gouvernement militaire a pris fin avec l'élection présidentielle du 11 mars 2007.
Contexte
[modifier | modifier le code]Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya régnait sur la Mauritanie depuis qu'il avait pris le pouvoir à Mohamed Khouna Ould Haidalla lors d'un Coup d'État sans effusion de sang le 12 décembre 1984. La Mauritanie avait également connu des tentatives de coup d'État en juin 2003 et août 2004. La tentative de 2003 avait été menée par l'ancien major Saleh Ould Hanenna (en), et la tentative d'août 2004 aurait été menée par des officiers de l'armée originaires du groupe ethnique de Ould Hanenna[1].
Les motifs du coup d'État incluaient l'alignement de Ould Taya avec l'Amérique (en) et le fait d'être l'un des trois seuls pays du monde arabe à établir des relations diplomatiques officielles avec Israël. Le coup d'État a également été motivé par l'opposition à la suppression par Maaouiya Ould Taya de certains partis d'opposition et à ses purges militaires occasionnelles[2].
Déroulement
[modifier | modifier le code]Alors que Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya assistait aux funérailles du roi Fahd d'Arabie saoudite le 3 août 2005, des membres de sa garde présidentielle (BASEP) ont encerclé le palais présidentiel, l'État-major national et d'autres ministères importants. Des coups de feu et des tirs à l'arme lourde ont été entendus dans toute la capitale, dégageant les rues de Nouakchott. Les putschistes ont également pris le contrôle des stations de radio et de télévision gérées par l'État[3].
Dans un message officiel à la télévision mauritanienne, les putschistes ont déclaré : « Les forces armées et les forces de sécurité ont décidé à l'unanimité de mettre un terme définitif aux actes totalitaires de ces dernières années du régime défunt sous lequel notre peuple a grandement souffert ces dernières années ».
Réactions
[modifier | modifier le code]Sur le plan intérieur, le coup d'État a reçu le soutien de la population, certains habitants de la capitale klaxonnant en signe de soutien. L'Union africaine a exprimé sa préoccupation et condamné toutes les prises de pouvoir inconstitutionnelle[4]. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, "était profondément troublé", déclarant qu'il souhaitait que le différend soit résolu pacifiquement. Le président nigerian de l'époque, Olusegun Obasanjo, a fortement dénoncé le coup d'État, déclarant que "l'époque de la tolérance de la gouvernance militaire dans notre sous-région ou ailleurs [est] révolue depuis longtemps". Les États-Unis proche allié de Ould Taya le soutenant dans sa lutte contre le terrorisme dans le Sahel, avaient initialement exigé le rétablissement du président légitime Ould Taya au pouvoir, mais se sont rangés finalement derrière la position de l’Union africaine (UA) en demandant simplement un retour à l’ordre constitutionnel[5].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Maaouiya Ould Taya était dans l'avion de retour en Mauritanie lorsque le coup d'État s'est produit, le forçant à atterrir à Niamey (au Niger), ensuite il a quitté le Niger pour Banjul en Gambie. Il a finalement fait son chemin vers le Qatar[6]. Il a ensuite travaillé comme enseignant dans une Académie militaire du Qatar[7].
Après le coup d'État, l'Union africaine a exigé un retour à « l'ordre constitutionnel » en Mauritanie, et a suspendu la Mauritanie de l'Union africaine[8].
Le gouvernement militaire mauritanien a pris fin après une élection présidentielle équitable en 2007, au cours de laquelle Sidi Ould Cheikh Abdallahi a été élu. L'adhésion de la Mauritanie à l'Union africaine a été rétablie après les élections de 2007[9]. Cependant, après avoir découvert que Sidi Ould Cheikh Abdallahi avait ouvert des canaux de communication avec des extrémistes islamistes supposés être associés à Al-Qaïda et avait utilisé des fonds publics pour construire une mosquée dans son palais présidentiel, il a été renversé par un coup d'État en 2008 dirigé par des membres du coup d'État de 2005[10], ayant pour résultat que la Mauritanie a été à nouveau suspendue de l'Union africaine.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 2005 Mauritanian coup d'état » (voir la liste des auteurs).
- (en) « 'Army coup foiled' in Mauritania », sur BBC News,
- (en) « Soldiers in Mauritania stage coup », sur CNN,
- « Un nouveau coup d’État militaire », sur RFI,
- (en) « Mauritania officers 'seize power' », sur BBC News,
- « Mauritanie - Les États-Unis lâchent leur ancien allié Le retour d’Ould Taya à Nouakchott, une éventualité de plus en plus improbable », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
- (en) « Taya lands in Qatar with family », sur GulfNews,
- (en) « Ex-Mauritanian president to teach at Qatar military school », sur Al-arabiya,
- (en) « The Military Coup in Mauritania: Domestic and International Implications », sur The Washington Institute,
- (en) « All is rather easily forgiven », sur The Economist,
- (en) « Mauritania army stages coup; junta takes charge », sur Associated Press,