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François a'Weng

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François a'Weng, né le à Cannes et mort dans un accident automobile le à Chartres, est un officier de marine, un Français libre et un haut fonctionnaire de la Ve République.

Il nait à Cannes (Alpes-Maritimes) le [1], fils de Jean a’Weng (d’une famille d’origine bâloise[2] zwinglienne : à Wengen), banquier et planteur au Sénégal puis au Cameroun et d’Anne de Buyer-Mimeure[2] (d’une famille de maîtres de forges comtois). Il est en outre arrière petit-fils de Frantz AWeng (1818-1885), le directeur des usines de Stiring-Wendel ; de Charles Combier (1819-1888), un polytechnicien devenu député légitimiste et ultra-catholique de l’Ardèche en 1871 ; du marquis de Buyer-Mimeure (1816-1881), grand propriétaire forestier de la Bourgogne duché et comté réunis[style trop lyrique ou dithyrambique] ; et de Charles Calemard de Lafayette (1815-1901), agronome et écrivain vellave, également député légitimiste.

Élève en classe de préparation à l’École navale transférée en raison des hostilités à Saint-Jean-d'Angély, il quitte la France au fort de la Débâcle, en compagnie de son condisciple de Flotte, Paul Leremboure,à Saint-Jean-de-Luz le sur le paquebot Batory (ou Batorik[3]) qui touche Plymouth le lendemain[4]. Il rallie la France libre à Londres le [2]. Il est dirigé sur Aldershot où il suit un cours de préparation militaire. Fin août, il est muté à la marine et embarqué sur le cuirassé Courbet[2]. Il suit le 2e cours d’élève-officier organisé en [5], en sort aspirant et embarque sur les sous-marins Junon (fin 1940) puis Minerve (1940-1942), effectuant patrouilles et missions sur les côtes de Norvège jusqu’au (quatre engagements contre l’ennemi). Il est promu enseigne de vaisseau de 2e classe le et de 1re classe le . Il embarque ensuite sur le Curie de décembre 1942 à novembre 1945 et participe à toutes ses missions en Méditerranée (onze engagements contre l’ennemi)[6].

À la fin de la guerre

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Lors du défilé de juin 1945, c’est lui qui présente au public parisien, en naviguant sur la Seine, le sous-marin de poche no 90, pris aux Allemands, ce qui lui vaut des félicitations du Ministre de la Marine le [7] et un témoignage de satisfaction du préfet maritime le [8]. Ingénieur de l’École navale, après la fin des hostilités en Europe, il est attaché au cabinet du général de Gaulle, Président du Gouvernement provisoire, puis, du 1er décembre 1945 au , à celui d’Edmond Michelet, ministre des armées. Promu lieutenant de vaisseau le et prévu pour prendre le commandement du chaland de débarquement LST 508 en armement aux États-Unis, il est mis en route sur Norfolk le , mais rappelé à la direction du personnel militaire à Paris le 15 juillet. Le , il reçoit les remerciements du Ministre de la Marine[9].

Un énarque issu des rangs combattants

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Candidat au deuxième concours spécial de l’École nationale d’administration, créée l’année précédente, où il est seulement admissible, il réussit le troisième concours spécial () qu’il présente au titre de la section des affaires extérieures. Il est affecté à la section d’administration sociale. Élève (promotion Jean Moulin)[10] du 1er janvier 1948 au 1er janvier 1950, il est doyen et délégué de sa promotion[11]. Sorti 3e, il entre à la Cour des comptes en qualité d’auditeur et démissionne de la marine à la même date[12]. François a’Weng est rapporteur près le Comité central du contrôle des organismes subventionnés en 1950, rapporteur au Comité central d’enquête sur le coût et le rendement des services publics en 1951, Conseiller référendaire en 1953, Vice-président de la Commission consultative centrale des marchés de la marine marchande en 1958[1]. Au moment du retour du général de Gaulle, il devient en janvier 1959 Directeur de cabinet de Roger Frey, Ministre de l’Information[13],[1], et il reste à ce dernier poste jusqu’en août 1960, date à laquelle il est nommé président d’une société filiale d’Havas : Information et Publicité[1]. Officier de réserve, il est capitaine de corvette en 1960.

Arrière-arrière-petit-fils de Jean François dit Frantz (Ier) AWeng (1818-1885), directeur des usines Wendel, il épouse en 1961 Béatrice de Chambure[1],[2], championne de France de tennis dès 1951, fille de Geneviève Thibault, musicologue[14].

Un ami des arts

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Collectionneur de dessins anciens, lui-même dessinateur exercé, François a’Weng s’insère dans le renouveau des conservations des monuments anciens de l’époque d’André Malraux. Il rachète château de Ballon et sauve de la démolition l’hôtel de Guénégaud, dans le quartier du Marais, qui deviendra le Musée de la chasse et de la nature[15].

Une fin prématurée

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François a’Weng meurt à Chartres (Eure-et- Loir) le [2], victime d’un accident de voiture[1] laquelle, précipitée contre un platane par son chauffeur Pierre Coirin, transportait également sa jeune épouse, enceinte de François-Louis. Un service religieux a lieu le vendredi 28 juillet à midi en l’église Saint-Louis-en-l’Isle, paroisse dont dépend son nouveau domicile parisien. La presse du moment nous raconte :

« Parmi les très nombreuses personnalités qui avaient tenu à assister à cet office, on remarquait la présence de M. Louis Terrenoire, ministre de l’information ; Louis Racine, directeur de cabinet de M. Michel Debré ; Yvon Bourges, directeur de cabinet de M. Roger Frey, représentant le Ministre de l’Intérieur ; M. André Holleaux, directeur de cabinet de M. Edmond Michelet, Garde des Sceaux ; M. Maurice Papon, Préfet de police ; l’amiral Cabanié, Chef d’état-major de la Marine ; l’amiral Ortoli, inspecteur général des Forces navales ; M. Olivier Guichard, Directeur général de l’O.C.R.S ; M. Raymond Janot, Directeur général de la R.T.F ; M. Henri Bourdeau de Fontenay, Directeur de l’École nationale d'administration ; M. Jean Ehrhard, Directeur général de l’Agence Havas ; une délégation de conseillers à la Cour des comptes ; M. Pierre Lazareff, Directeur général de France-Soir et M. Jean Marin, Président-directeur général de l’Agence France-Presse. Tous les membres du Conseil d’administration d’Information et Publicité, ainsi que les collaborateurs du défunt, étaient également présents à ce service. »

— 29 juillet 1961, Nice Matin, même texte dans le carnet de l'Aurore et Le Figaro

.

« (…) Son intelligence, sa distinction, son humour, sa culture artistique, lui valurent immédiatement de nombreuses sympathies, puis de solides amitiés.(…) »

— allocution prononcée à l’audience solennelle tenue à la Cour des comptes le 26 septembre 1961)[6],[16],[17]

Décorations

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Notes et références

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  1. a b c d e et f Henri Temerson, Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l’année 1961, Paris, , 224 p., p.16.
  2. a b c d e et f Dictionnaire biographique des magistrats de la Cour des comptes 1807-2007, Paris, La Documentation française, , 756 p. (ISBN 978-2-11-006817-0), p.66.
  3. Daniel Cordier, dans son autobiographie intitulée Alias Caracalla (Gallimard, 2009), parle plutôt du Batorik, sur lequel embarque aussi Raymond Aron qui deviendra, à Londres, le comptable de la compagnie des chars gaullistes.
  4. Le même Daniel Cordier évoque le départ de son camarade de classe Alain Rödel qui quitte Saint-Jean-de-Luz le même jour, embarquant sur l’Ettarik, autre navire polonais qui débarque deux jours plus tard à Plymouth également.
  5. Il appartient à la promotion 1940 de l’École Navale (Grande-Bretagne) dont le commissaire est Leroux, avec notamment Philippe de Gaulle, Paul Leremboure, Henry de Rotalier, Schloesing.
  6. a et b Chaline (E.), Historique des Forces navales françaises libres, 1994, t. I, p. 226, 299, t. II, p. 320, 321, t. III, p. 27.
  7. Par ordre no 136 M/CM en date du 17 juillet 1945, le Ministre de la Marine adresse ses félicitations à l’Enseigne de vaisseau a’Weng pour le zèle et la compétence dont il a fait preuve dans la mise au point et la manœuvre d’un sous-marin de poche allemand.
  8. Par ordre en date du 14 août 1945, le contre-Amiral GRAZIANI, préfet maritime de la 1re Région Maritime, témoigne sa satisfaction à l’Enseigne de vaisseau de 1re classe a’Weng pour l’activité, la compétence et le cran qu’il a montrés dans la récupération et la remise en état de sous-marins de poche ex-allemands à Dunkerque. »
  9. Par décision no 2629 P.M.l en date du 9 août 1947 le Ministre de la Marine accorde des remerciements aux États-Majors et Equipages des L.S.T. 508.177 et 223 pour l’enthousiasme, l’activité et la bonne humeur dont ils ont fait preuve au cours de la mise en état des L.S.T. 508.177 et 223 dans des conditions particulièrement difficiles apportant à la Marine trois bâtiments en parfait état, et contribuant à rehausser encore le prestige de la marine française à l’étranger. Dossier et calepin : L.V. MAZIERES - L.V. a’WENG
  10. Cahiers pour une histoire de l’Éna No 4. Promotion Jean Moulin. Février 1948- décembre 1949. La Documentation française, 2011, p. 120, 140 et 141.
  11. SELLIER (André), De Dora… à la rue des Saints-Pères, in Cahiers pour une histoire de l’Éna No 4. Promotion Jean Moulin. Février 1948-décembre 1949. La Documentation française, 2011, p. 119.
  12. Morizet Jacques, Histoire de la promotion Jean-Moulin, in Cahiers pour une histoire de l’Éna No 4. Promotion Jean Moulin. Février 1948-décembre 1949. La Documentation française, 2011, p. 15.
  13. VASSALLO (Aude), Le Contrôle gouvernemental de l'Information (1958-1969). Paris, De Boeck, 2005, pp. 27, 31, 70, 72.
  14. GILLIOT (Henri), Bulletin du Cercle Généalogique d’Alsace, 1971-2, no 14. Généalogie de la famille AWENG, p. 31-34.
  15. VOGÜÉ (Patrice de), Mémoire d’un chef-d’œuvre Vaux le Vicomte. Imprimerie nationale. Paris, 2008. p. 215.
  16. SONNEVILLE (Pierre), Les Combattants de la liberté Ils n’étaient pas dix mille, La Table ronde, Paris, 1968, p. 53, 100, 117, 127, 130, 192, 236, 239, 248, 250, 255, 261, 280, 309 et 310.
  17. Journal Officiel de la République française du 13 octobre 1961. Cour des comptes. Audience solennelle du 26 septembre 1961, p. 2, 4, 5.
  18. Par décret du 11 décembre 1957, pris sur le rapport du Ministre de la Marine Marchande, inséré au Journal Officiel du 14 décembre 1957, en qualité de « conseiller référendaire à la Cour des Comptes, conseiller technique au Cabinet du sous-secrétaire d’État à la Marine marchande ».
  19. Par décret en date du 21 mars 1946, est nommé chevalier de la Légion d’honneur (au titre du tableau spécial de la Guerre 39-45) : L’enseigne de vaisseau de 1re classe a’Weng. « Embarqué sur le sous-marin Minerve, participe aux patrouilles et à la protection des convois de Russie. Puis sur le sous-marin Curie, patrouille en Mer du Nord, puis en Méditerranée. Participe aux opérations sur les côtes d’Italie et de France, à la destruction de batterie et au torpillage de deux transports de troupe. » Cette nomination ne comporte pas l’attribution de la croix de guerre.
  20. Par décision no 411 en date du 20 février 1945, le Général de Gaulle, chef des armées, cite à l’ordre de l’Armée de mer l’enseigne de vaisseau de 1re classe a’Weng : « Officier d’élite, a été magnifique d’ardeur combative, de sang-froid et de courage, sous le feu de l’ennemi, comme officier de manœuvre du sous-marin Curie lors de l’attaque en surface d’un convoi escorté, le 2 octobre 1944, au cours de laquelle deux cargos chargés de troupes allemandes ont été coulés. » Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme de bronze. (J. O. du 14 avril 1945).
  21. Par décision no 564 E.M.G.3 en date du 5 juin 1944, le contre-amiral, chef d’État-major général de la Marine, commandant les forces maritimes et aéronavales, cite à l’ordre du corps d’armée l’enseigne de vaisseau a’Weng, du sous-marin Curie : « Jeune officier ardent et courageux ; au cours de 22 patrouilles de guerre effectuées sur différents sous-marins et notamment lors d’un violent grenadage a contribué par son ascendant personnel à maintenir très haut le moral de ses hommes et à assurer le succès des bâtiments sur lesquels il était embarqué ».
  22. Par ordre no 147 E.M.G.3 en date du 23 février 1945, l’enseigne de vaisseau de 1re classe a’Weng du S. M. Curie a été cité à l’ordre du Corps d’Armée : « Officier de manœuvre et adjudant de lancement, magnifique entraîneur d’hommes, a fait preuve de beaucoup de courage et de sang-froid, au cours de douze patrouilles de guerre, notamment lors du torpillage d’un cargo fortement escorté le 3 août 1944, étant l’un des principaux artisans des succès de son bâtiment. » Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile de vermeil.
  23. Par décision no 962 E.M.G.O./REC. En date du 18 octobre 1945, le vice-amiral, chef d’état-major général de la Marine, commandant les forces maritimes et aéronavales, cite à l’ordre du corps d’armée l’enseigne de vaisseau de 1re classe a’Weng : « A fait preuve de courage et d’endurance au cours de la guerre 1939-1945 en effectuant dans des circonstances souvent périlleuses 48 mois de navigation en opérations. » Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre avec étoile de vermeil.
  24. Par décision no 74, en date du 8 mars 1946, le président du G.P.R.F. donne son accord à l’attribution des décorations tchécoslovaques suivantes : Médaille militaire pour le mérite 1re classe. Enseigne de vaisseau a’Weng, officier d’ordonnance de l’Amiral Ortoli.

Bibliographie

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  • Cordier Daniel, Alias Caracalla, Gallimard, 2009, p. 100.
  • Gilliot Henri, Bulletin du Cercle Généalogique d’Alsace, 1971-2, no 14. Généalogie de la famille AWENG, p. 31-34.
  • Gloaguen Jean-Louis, Le sous-marin Curie, Saint-Thonan, vers 1990.
  • Huan Claude, Les Sous-marins français 1918-1945, Marines Édition, Bourg-en-Bresse, vers 1980-1990, p. 170.
  • Livre d’Or de l’Amicale action, Paris, 1953.
  • Morizet Jacques, Histoire de la promotion Jean-Moulin, in Cahiers pour une histoire de l’Éna No  4. Promotion Jean Moulin. Février 1948-décembre 1949. La Documentation française, 2011, p. 15.
  • Pasquelot Maurice, Les Sous-marins de la France Libre, Presses de la Cité, Paris, 1981.
  • Rondeau Daniel et Stéphane Roger, Des Hommes libres 1940-1945. La France libre par ceux qui l'ont faite, Grasset, 1998.
  • Sellier André, De Dora… à la rue des Saints-Pères, in Cahiers pour une histoire de l’Éna No  4. Promotion Jean Moulin. Février 1948-décembre 1949. La Documentation française, 2011, p. 119.
  • Sonneville Pierre, Les Combattants de la liberté Ils n’étaient pas dix mille, La Table ronde, Paris, 1968, p. 53, 100, 117, 127, 130, 192, 236, 239, 248, 250, 255, 261, 280, 309 et 310.
  • (en) Wingate John, The Fighting tenth The Tenth submarine flotilla and the siege of Malta, Leo Cooper, London, 1991.

Liens externes

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