Aller au contenu

Fu Manchu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fu Manchu
The Mystery of Dr. Fu-Manchu, couverture du premier roman de la saga, édition originale britannique, 1913.
The Mystery of Dr. Fu-Manchu, couverture du premier roman de la saga, édition originale britannique, 1913.

Alias Chang Hu, Wang Yu-Seng, Mr. Han, The Father
Origine Chine
Sexe Masculin
Caractéristique génie du mal
Entourage Fah Lo Suee (fille)
Si-Fan (ami)
Kâramanèh (compagne)
Ennemi de Sir Denis Nayland Smith & Dr. Petrie

Créé par Sax Rohmer

Le docteur Fu Manchu (chinois traditionnel : 傅满洲 ; pinyin : Fù Mǎnzhōu) est un personnage de fiction inventé en 1912 par Sax Rohmer dans une série de romans. Ce génie du mal d'origine asiatique a beaucoup contribué à la diffusion de ce stéréotype littéraire, lié à la crainte en Occident du « péril jaune ». On retrouve le personnage de Fu Manchu dans de nombreux films (incarné notamment par Boris Karloff ou Christopher Lee) et bandes dessinées[1].

Fu Manchu, illustration de Joseph Clement Coll.

Le personnage de Fu Manchu a été inventé en 1912 par le romancier britannique Arthur Henry Sarsfield Ward, connu sous son nom de plume Sax Rohmer. Jusqu'à sa mort en 1959, Sax Rohmer écrivit treize romans et quatre nouvelles de la saga Fu Manchu[1].

Dans le premier roman, Fu Manchu assassine des Britanniques ayant vécu en Birmanie, dépendant de l'empire des Indes. Les romans de Sax Rohmer ne précisaient pas explicitement les origines ethniques de Fu Manchu. Si la plupart de ses victimes étaient chinoises et si ses origines orientales étaient clairement établies, des détails dans la description du personnage — tels que ses yeux censés être verts — laissent supposer que le personnage n'était pas d'origine chinoise (bien qu'il existe des groupes ethniques en Chine pouvant avoir des yeux verts). Ce n'est que lors de ses premières adaptations cinématographiques que le personnage est devenu clairement chinois.

Fu Manchu incarne dans les romans la « cruauté asiatique » fantasmée par les Européens. Il sera notamment aidé par les Thugs indiens.

L'auteur Sax Rohmer prétendra que son personnage est réaliste car il y avait beaucoup de Chinois dans la criminalité dans le quartier de Limehouse, à Londres (Angleterre)[2].

Sax Rohmer lui inventera un alter ego féminin, la japonaise Sumuru[1].

La Fille de Fu-Manchu, publié en feuilleton dans le magazine Collier's. Couverture illustrée par Władysław T. Benda, mars 1930.

Bande dessinée

[modifier | modifier le code]
  • Publié en Comic strip de 1931 à 1933, dessiné par Leo O'Mealia[3] dans un journal distribué par Bell Syndicate aux États-Unis.
  • Fu Manchu serait apparu pour la première fois en comics dans Detective Comics numéro 17 en 1937.
  • En 1940, le Chicago Tribune a publié une adaptation de Drums of Fu Manchu, au début c'était une roman-photo, mais plus tard elle a été illustrée par un artiste non identifié[4].
  • En 1943, le serial Drums of Fu Manchu a été adapté en bande dessinée par l'espagnol José Grau Hernández en 1943[5].
  • Un épisode isolé est sorti en 1951 chez Avon Publications par Wally Wood: The Mask of Dr. Fu Manchu.
  • Publié en Comic strip dans le journal Le Parisien libéré de 1962 à 1973, par Juliette Benzoni (scénario) et Robert Bressy (dessins)[6],[7].
  • Dans les années 1970, Fu Manchu est également apparu dans la série de bande dessinée de Marvel Comics The Hands of Shang-Chi, Master of Kung-Fu. Dans cette bande dessinée, Shang-Chi est son fils[3],[8]. Cependant, Marvel a annulé le livre en 1983 et des problèmes de licence du personnage et des concepts des romans (tels que sa fille Fah Lo Suee et ses adversaires Sir Denis Nayland Smith et le Dr Petrie) ont entravé la capacité de Marvel à collecter à la fois la série dans le commerce de poche. formater et faire référence au Dr. Fu Manchu en tant que père de Shang-Chi. En tant que tel, le personnage n'est jamais mentionné par son nom ou par un pseudonyme (tel que "M. Han")[9]. Dans Secret Avengers nº 6–10, l'écrivain Ed Brubaker a officiellement contourné la question entière via un scénario où le Conseil des ombres ressuscite une version zombifiée du Dr Fu Manchu, pour découvrir que "Dr Fu Manchu" n'était qu'un alias; que le père de Shang-Chi était vraiment Zheng Zu, un ancien sorcier chinois qui a découvert le secret de l'immortalité[10].
  • Il fait également une apparition dans la Ligue des gentlemen extraordinaires d'Alan Moore, où il n'est pas nommé explicitement (pour des raisons de droits d'auteur) mais on y fait référence par l'expression « Le Docteur »[11].

Filmographie

[modifier | modifier le code]
Boris Karloff interprétant Fu Manchu dans Le Masque d'or, 1932.

Fu Manchu a été mis en scène dans de nombreux films et serials à partir des années 1920.

Couverture de Dr. Fu Manchu, 1958, I. W. Publications para Carl Burgos, le magazine présentait la republication de The Mask de Dr. Fu Manchu de Avon Comics, 1951.

Dans les art et la culture populaire

[modifier | modifier le code]

Littérature

[modifier | modifier le code]

Bande dessinée

[modifier | modifier le code]

Influence : le thème du « péril jaune »

[modifier | modifier le code]

La communauté asiatique (comme les Mandchous, « Manchu » en anglais) avait dénoncé le caractère stéréotypé du Docteur Fu Manchu. L'histoire de Fu Manchu contribue aussi à renforcer l'idée du « péril jaune »[16]. Le thème du savant génial et maléfique, d'origine asiatique, a été abondamment repris dans la littérature populaire. On le retrouve à travers le personnage de Ming dans la bande dessinée Flash Gordon. L'Ombre Jaune, qui apparaît souvent dans la série des aventures du héros Bob Morane, semble directement inspiré de Fu Manchu, dont l'influence transparaît aussi dans la personnalité du Docteur No, l'un des adversaires de James Bond. Le Mandarin ennemi de Iron Man est également fortement inspiré du docteur Fu Manchu.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c L'abominable Fu Manchu est de retour !, in Le Figaro, 28 février 2008.
  2. Howard, Douglas; Anolik, Ruth Bienstock (eds.), The Gothic other : racial and social constructions in the literary imagination, Jefferson, N.C, McFarland & Co, 2004 pages 105–7.
  3. a et b Fu Manchu in Comics
  4. « Stripper's Guide: The Chicago Tribune Comic Book: The Drums of Fu Manchu » (consulté le )
  5. Porcel Torrens, Pedro (2002). La historia del tebeo valenciano. Edicions de Ponent. pp. 47–55, 69. (ISBN 84-89929-38-6).
  6. Le retour de Fu-Manchu, et de Pressibus… !
  7. Henri Filippini, « Fu Manchu », dans Dictionnaire de la bande dessinée, Paris, Bordas, (ISBN 978-2-04-729970-8), p. 258-259.
  8. Blogging Marvel’s Master of Kung Fu, Part One
  9. Fu Manchu
  10. Benson Unleashes Shang-Chi's "Deadly Hands of Kung Fu"
  11. Nevins 2003, p. 237.
  12. (en-US) « The Marvel Studios Comic-Con 2019 Hall H Panel Liveblog! », sur io9 (consulté le )
  13. (en) « Shang-Chi Casting May Confirm Major Mandarin Origin Retcon in MCU », sur Marvel (consulté le )
  14. (en-US) Pauli Poisuo, « The Untold Truth Of Marvel's Xialing », sur Looper.com, (consulté le )
  15. (en-GB) Ian S et well, « Shang-Chi's best Easter eggs and MCU references », sur Digital Spy, (consulté le )
  16. Christopher Frayling, The Yellow Peril Dr Fu Manchu & The Rise of Chinaphobia (Londres, 2014).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie critique

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]