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Classe Attack (sous-marin)

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Classe Attack
Shortfin Barracuda
Image illustrative de l'article Classe Attack (sous-marin)
Profil des sous-marins de la classe Attack
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin
Longueur 97 m
Maître-bau 8,8 m
Déplacement 4 000 t en surface
Tonnage 4 500 t submergé
Propulsion Diesel-électrique
Profondeur 350 m
Caractéristiques militaires
Armement 8 tubes de 533 mm pour 28 torpilles Mark 48
missiles antinavires Harpoon
mines marines
Rayon d’action Illimité
Autres caractéristiques
Équipage 12 officiers + 48 hommes d'équipage
Histoire
Constructeurs Naval Group, ASC Pty Ltd
A servi dans  Royal Australian Navy
Navires prévus 12
Navires annulés 12

La classe Attack est un projet avorté de classe de sous-marins pour la Royal Australian Navy à partir de 2030 en remplacement de ceux de la classe Collins.

Un projet de sous-marin SMX-Ocean élaboré par le constructeur naval français DCNS a été révélé à l'occasion du salon Euronaval en . Il est issu du programme Barracuda dont sont dérivés les sous-marins français de la classe Suffren[1].

En , le Premier ministre d'Australie, Malcolm Turnbull, annonce officiellement la signature d'un contrat de 50 milliards de dollars (soit 31 milliards d'euros dont 8 environ pour Naval Group et les industriels français associés à ce programme) pour la construction de douze Shortfin Barracuda à fabriquer sur place en Australie[2],[3],[4].

Mais en dévoilant le l'accord AUKUS, l'Australie annule le projet sans aucune notification diplomatique préalable[5].

L'Australie se tournerait vers l'acquisition de huit sous-marins nucléaires d'attaque américains de classe Virginia suivant un partenariat de défense avec le Royaume-Uni et les États-Unis[6].

Compétition internationale

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Fin 2014, l'Australie lance un appel d'offres international en vue de remplacer ses sous-marins de la classe Collins ; c'est le projet Sea1000[7],[8]. Le choix final a lieu le .

Le projet français sur la base Barracuda[9],[10], le projet suédois A26 de Saab (remplacement de la classe Gotland), le projet espagnol Navantia sur une base classe S-80 de la marine espagnole, le projet allemand HDW (filiale de ThyssenKrupp Marine Systems) type 216[11] (version agrandie du type 214) et enfin le projet des Japonais Mitsubishi et Kawasaki sur la base de la classe Sōryū[12] constituent les offres soumises.

Cahier des charges

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Le SMX-Ocean est le projet de base de remplacement de la classe Collins australienne. Il figure parmi les classes de sous-marins actuelles (alternative des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA ou SSN) compatibles avec la politique non nucléaire de ce pays[9].

D'une longueur de 97 m pour une hauteur de 15,5 m et une largeur de 8,8 m, le futur SMX-Ocean peut se déplacer à 20 nœuds en plongée à 350 mètres de profondeur pour un déplacement en surface de 4 750 tonnes[13].

Par ailleurs, le projet SMX-Ocean permet d'opérer sur quatre fronts. La lutte anti-sous-marine (par les torpilles et les mines), la lutte anti-aérienne (par les missiles antiaériens), la lutte anti-navires (par les missiles antinavires et les mines) et l'attaque terrestre (par les missiles de croisière) ; SMX-Ocean embarque notamment à bord des drones sous-marins UUV (Robot sous-marin autonome) et aériens (UAV)[13]. L'intégration de tubes verticaux sur le SMX-Ocean permet une innovation jusque-là non disponible sur d'autres sous-marins de sa catégorie, les tirs vers la terre[13].

Déroulement du projet industriel proposé par Naval Group

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Il s'agit d'un modèle à propulsion classique composé d'un moteur à propulsion diesel-électrique en circuit fermé (système intégralement anaérobie)[14]. La discrétion du déplacement est assurée par le système maîtrisé par Naval Group de pompe-hélice.

Le Barracuda australien mesure 97 mètres de long et présente un déplacement de 4 500 tonnes en surface[15]. Il devait être capable de rester en mer durant trois mois ou encore de naviguer sur 18 000 nautiques à 10 nœuds, sa vitesse de transit étant de 14 nœuds, il devait pouvoir plonger à 300 m de profondeur. Les systèmes de combat, élaborés par Lockheed Martin[16] Australia[17], consistent en une série de 34 armes, dont six missiles de croisière lancés verticalement depuis deux barillets, ainsi que des drones sous-marins et aériens. Il aurait embarqué[18] également des missiles antinavires Harpoon et missiles antiaériens, de même que des mines et des torpilles Mark 48[19].

Pendant la première année de réalisation du projet, de 2016 à 2017, divers engagements intergouvernementaux ont été signés entre l'Australie et la France, pour établir les termes et contrats de production entre les deux pays, et engager la conception des sous-marins. Il s'agit par exemple d'établir les règles de transfert de compétences techniques et industrielles. Le début de la fabrication du premier sous-marin est établi en 2021 pour une mise en service en 2030, le dernier sortira des chantiers en 2050 et naviguera jusqu'en 2085. Il est prévu que le nombre d'employés du chantier de DCNS en Australie va passer de 50 personnes à 200 fin 2017, puis 2 000 personnes, et le chantier de Cherbourg va atteindre 200 personnes dont 50 Australiens et 10 Américains, pour arriver à 500 personnes en 2023. Quelques accidents, sans conséquences apparentes, ont émaillé la première année : le départ du PDG de DCNS Australia en et la révélation de documents confidentiels de sous-marins de Naval Group pour l'Inde. Le débat sur le nucléaire reste également présent[20].

Le 2018, il est annoncé que le premier navire de la série serait nommé HMAS Attack, et que cette dernière serait en conséquence appelée la classe Attack[21]. Des craintes émises, notamment par trois amiraux à la retraite, concernant la tenue de la date objective de 2030 pour la relève des sous-marins de la classe Collins sont apaisées par les autorités[21].

Le , à Canberra, est signé un accord de partenariat stratégique, pour une durée de cinquante ans[22] La première phase du contrat de design est signée en mars par le ministre de la Défense Christopher Pyne, ouvrant la voie à la phase de définition. La sélection des équipements est censée développer les compétences de la main d'œuvre locale, élément lié à l'acquisition d'une capacité nationale souveraine dans le domaine des sous-marins.

Le , la ministre de la Défense Linda Reynolds est l'invitée du président de la République à l'occasion de la mise à l'eau du Suffren, version nucléaire de son cousin australien[23] Le président réaffirme l'appui de la France au contrat qui scelle une « alliance essentielle entre nos deux nations autour de l'axe Indopacifique ».

En mars 2021, Naval Group et le gouvernement australien confirment avoir trouvé un accord pour qu'au moins 60% de la valeur du contrat pour les douze futurs sous-marins soient dépensés en Australie[24].

Les 11-, lors du sommet du G7 de Carbis Bay, personne n'a eu à redire sur la maîtrise du contrat, alors que, depuis 2018, « l'opposition torpillait le contrat »[25] et que « le consortium germano-nippon ThyssenKrupp-Kawazaki-Mitsubishi, candidat malheureux lors du choix de 2016, alimentait la polémique »[26]. Deux jours plus tard en France, le Premier ministre Morrison n'a rien laissé paraître lors de son entrevue en tête à tête à l'Élysée avec le chef de l'exécutif français[26].

De fait, le ministère des Armées français reçoit une missive de l'Australie dans la matinée du 15 septembre 2021 relatant sa satisfaction des « performances atteignables par le sous-marin et par le déroulement du programme », valant notification de la fin de la revue fonctionnelle du programme[27].

Le , le Premier ministre australien Scott Morrison annonce[5] la signature d'un accord tripartite sur la défense, intitulé AUKUS, avec les États-Unis et le Royaume-Uni, pour combattre l'influence de la Chine dans la région Indo-Pacifique. Ce partenariat autorise notamment le transfert de technologies américano-britanniques de propulsion nucléaire navale vers l'Australie, permettant donc à la marine australienne de s'équiper de sous-marins nucléaires d'attaque, rompant de ce fait le contrat conclu avec Naval Group[28].

L'affaire entraîne rapidement des réactions du côté français : Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, dénonce un « coup dans le dos » de la part de l'Australie[29]. Le , la France rappelle ses ambassadeurs en Australie et aux États-Unis pour consultation[30].

Le contexte de tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine a été renforcé par ces manœuvres[31].

Notes et références

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  1. « DCNS présente le SMX Ocean, un sous-marin à propulsion classique hors normes », sur opex360.com, (consulté le ).
  2. « Sous-marins vendus par DCNS à l’Australie : les coulisses d’un contrat « historique » », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. « Comment la France est parvenue à vendre 12 sous-marins à l'Australie », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  4. « Quatre questions sur le contrat de 34,5 milliards d'euros remporté par DCNS en Australie », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  5. a et b « La décision de Canberra sur les sous-marins aggrave les tensions stratégiques en Asie du Sud-Est » : l’avertissement de Kevin Rudd, ancien premier ministre australien, Le Monde, 21 septembre 2021 : Kevin Rudd se prononce sur la débâcle que vient de provoquer le gouvernement australien.
  6. (en) « Australia to get nuclear-powered submarines, will scrap $90b program to build French-designed subs », sur abc.net.au, (consulté le ).
  7. L’Australie lance un appel d’offres pour des sous-marins, lemarin.ouest-france.fr, 26 mars 2015.
  8. Un sous-marin japonais invité à un exercice en Australie, lemarin.ouest-france.fr, 14 mars 2016.
  9. a et b « DCNS dévoile un nouveau sous-marin océanique doté de piles à combustible », sur meretmarine.com, (consulté le )
  10. « Le plus grand sous-marin non nucléaire du monde sera français », sur challenges.fr, (consulté le )
  11. Australie : le sous-marin allemand était trop bruyant, lemarin.ouest-france.fr, 30 mai 2016.
  12. Les questions de furtivité auraient joué en défaveur de l’offre japonaise, lemarin.ouest-france.fr, 30 mai 2016.
  13. a b et c « DCNS dévoile le SMX®-Océan, un nouveau sous-marin océanique conventionnel aux capacités étendues », sur dcnsgroup.com, (consulté le )
  14. Voici à quoi ressemblent les Shortfin Barracuda, les 12 sous-marins que la France vend à l'Australie, Huffingtonpost.fr, 20 décembre 2016.
  15. « DCNS sort vainqueur de la compétition des sous-marins australiens », sur Mer et marine, (consulté le )
  16. Lockheed-Martin fournira le système de combat des sous-marins australiens construits par DCNS, 30 septembre 2016.
  17. Future Submarine Program.
  18. Philippe Langloit, « Sous-marins conventionnels : le grand bleu », sur areion24.news, (consulté le ).
  19. Avancement du programme de sous-marins de classe Attack, 8 juillet 2020.
  20. Caroline Taïx et Dominique Gallois, « DCNS en Australie : le contrat du siècle, un an après », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  21. a et b (en) Daniel Keane, « Future submarines renamed 'Attack class' but concerns remain about project rollout », sur abc.net.au, .
  22. Naval Group signe le Contrat de Design pour les sous-marins australiens de la classe Attack, 5 mars 2019.
  23. À Cherbourg, France et Australie consolident leur alliance autour du lancement du Suffren, 24 juillet 2019.
  24. Naval Group s'engage à ce que au moins 60% de la valeur du contrat pour les futurs sous-marins soit dépensée au profit de l’industrie et des emplois australiens, 24 mars 2021.
  25. Morrison government should consider ‘walking away’ from submarine contract: SA Senator Rex Patrick, 1 mars 2021.
  26. a et b Crise des sous-marins : chez Naval Group, « le recensement des dépenses engagées a commencé », Le Monde, 21 septembre 2021.
  27. Crise des sous-marins : quelques heures avant la rupture du contrat, les Australiens envoyaient à Paris un courrier « satisfait », selon l'armée, 21 septembre 2021.
  28. (en) « Australia to acquire nuclear submarine fleet as part of historic partnership with US and UK to counter China's influence », sur abc.net.au, (consulté le ).
  29. « Annulation du « contrat du siècle » : Jean-Yves Le Drian dénonce un « coup dans le dos » de l'Australie », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  30. Crise des sous-marins : "C'est un coup de poignard dans le dos", dénonce l'ambassadeur de France en Australie, franceinfo, 18 septembre 2021.
  31. Alliance. Sous-marins australiens : la Chine s’insurge contre la prolifération nucléaire, Courrier international, 17 septembre 2021