Première guerre carliste
Date | 1833 – 1840 |
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Lieu | Espagne |
Casus belli | Guerre civile entre conservateurs et libéraux centrée autour de la succession du roi Ferdinand VII d'Espagne |
Issue | Victoire des Isabellistes (libéraux). |
Carlistes soutenant Portugais loyaux à Michel Ier de Portugal |
Isabellistes soutenant Isabelle II et sa mère régente Marie-Christine Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande |
entre 15 000 et 60 000 | Espagne : entre 15 000 et 60 000 France : 7 700 Grande-Bretagne : 2 500 |
Batailles
La première guerre carliste est une guerre civile qui a lieu en Espagne entre 1833 et 1839, avec d'importantes répercussions internationales. Elle débute à la mort de Ferdinand VII qui provoque une crise entre la régente Marie-Christine, épouse de Ferdinand, et le frère de celui-ci, Charles (don Carlos).
Elle a un prolongement dans une crise diplomatique entre la France et le Royaume-Uni dans les années 1840.
La crise de succession de 1833
[modifier | modifier le code]En 1833, le roi Ferdinand VII meurt après avoir désigné sa fille Isabelle, âgée seulement de trois ans, comme son successeur, privant ainsi son frère Charles du trône.
La noblesse soutient l'infant Charles, plus conservateur, contre les libéraux qui prennent le parti de la régente.
Il s'ensuit une guerre civile entre les partisans de la jeune reine et les carlistes.
La guerre civile et l'intervention étrangère
[modifier | modifier le code]Cette guerre civile fait sentir ses conséquences surtout dans le nord du pays, les carlistes étant particulièrement forts dans les provinces basques et en Navarre, qui défendent leurs privilèges (fors) contre les libéraux centralisateurs.
Sous la conduite du général Zumalacárregui, une armée de 13 000 carlistes remporte une suite de victoires, mais l'armée gouvernementale établit une ligne de défense (Bilbao-Vitoria-vallée de l'Ebre) que les carlistes ne parviennent pas à briser.
Les troupes d'Isabelle II vont alors bénéficier d'une aide extérieure. En 1834, la France, le Portugal et le Royaume-Uni signent avec le gouvernement espagnol le traité de la Quadruple-Alliance. Le Royaume-Uni envoie un groupe de volontaires (la Légion britannique). Le roi Louis-Philippe cède à l'Espagne la Légion étrangère, qui combat alors en Algérie et qui arrive en Espagne en (la Légion devient officiellement une partie de l'armée espagnole).
La guerre prend fin en 1839 avec notamment la convention d'Ognate (ou convention de Vergara) du par laquelle les carlistes reconnaissent leur défaite.
La crise franco-britannique à propos de la succession d'Espagne (1846)
[modifier | modifier le code]La France, la victoire acquise, pense avoir acquis un monopole d'influence sur l'Espagne, monopole remis en question par le Royaume-Uni. Une entente amicale avait été établie à Eu entre Louis-Philippe Ier et la reine Victoria au sujet du mariage de la jeune reine en Espagne, l'influence française y étant confirmée. Mais la chute du gouvernement Peel en 1846 modifia le climat des relations franco-britannique et le retour de Palmerston — obstinément anti-français — aux affaires étrangères, ravive la rivalité des deux pays.
Lord Palmerston et la conduite de Sir Henry Bulwer (futur Lord Dalling) à Madrid laissait penser à Guizot que l'entente était rompue, et qu'il était prévu de mettre un Saxe-Cobourg sur le trône espagnol.
Déterminé à résister à une telle intrigue, Guizot et le roi Louis-Philippe Ier se lancèrent précipitamment dans une contre-intrigue complètement contraire à leur engagement vis-à-vis du Royaume-Uni et fatale au bonheur de la reine d'Espagne. Par leur influence, elle fut poussée à se marier avec son cousin germain François de Bourbon, et sa sœur mariée au plus jeune fils du roi des Français, en violation des promesses de Louis-Philippe. Bien que cette action fût réalisée à une époque de triomphe de la politique française, elle fut en vérité fatale à la monarchie en contribuant à discréditer le ministre.
Son effet immédiat fut la rupture de l'alliance franco-britannique, jetant Guizot dans une coopération plus étroite avec Metternich, absolutiste, et les cours du nord de l'Europe. En France, ce rapprochement déplaît aux libéraux.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste de coups militaires en Espagne
- Pragmatique Sanction (1830)
- Carlisme (Espagne)
- Guerre civile portugaise
- Deuxième Guerre carliste
- Troisième Guerre carliste
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (es) Julio Albi de la Cuesta (es), El ejército carlista del Norte (1833-1839), Madrid, Desperta Ferro Ediciones, , 483 p. (ISBN 9788494518775)
- (es) Alfonso Bullón de Mendoza, La primera guerra carlista (thèse de doctorat en histoire contemporaine sous la direction de María Estíbaliz Ruíz de Azúa y Martínez de Ezquerrecocha), Universidad Complutense de Madrid, (lire en ligne)
- (es) Alfonso Bullón de Mendoza, La primera guerra carlista, Editorial Actas, , 758 p. (ISBN 9788487863080)
- (es) Alfonso Bullón de Mendoza, Las guerras carlistas en sus documentos, Barcelone, Ariel, (ISBN 978-8434428089)
- (es) Raymond Carr (trad. de l'anglais), España: de la Restauración a la democracia : 1875~1980 [« Modern Spain 1875-1980 »], Barcelone, Ariel, coll. « Ariel Historia », , 7e éd., 266 p. (ISBN 9-788434-465428)
- (es) Melchor Ferrer, Historia del Tradicionalismo español, Séville, 1941-1979, 30 tomes
- (es) Román Oyarzun, Historia del Carlismo, Madrid, Editorial Maxtor, , 2e éd. (1re éd. 1944), 509 p. (ISBN 978-84-9761-448-1)
- (es) José Ramón Urquijo Goitia, « Las guerras carlistas », dans Miguel Artola (coord.), Historia militar de España, vol. IV, t. 1 : Edad contemporánea - El siglo XIX, Comisión Española de la Historia Militar / Real Academia de la Historia / Ministerio de defensa, , 586 p. (ISBN 978-84-9091-061-0), p. 259-318