Aller au contenu

Roy Cohn

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Roy Cohn
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 59 ans)
BethesdaVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière Union Field (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Roy Marcus CohnVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Roy Marcus CohnVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université Columbia
École Horace Mann (en)
Columbia Law School
Ethical Culture Fieldston School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Albert C. Cohn (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Personne liée

Roy Cohn, né le à New York et mort le à Bethesda, est un avocat américain.

Il acquiert sa notoriété lors des enquêtes lancées par le sénateur Joseph McCarthy. De 1974 à 1986, il est le conseiller juridique de Donald Trump et de son père.

Famille et formation

[modifier | modifier le code]

Né dans une famille juive aisée du Bronx, à New York, Roy Marcus Cohn est le fils unique d'un juge, Albert C. Cohn (1885-1959) et d'une mère Dora très protectrice[1], (née Marcus ; 1892-1967) [2]

Après la crise de 1929, son oncle est incarcéré et Roy va régulièrement le voir à la prison de Sing Sing[1].

Diplômé en droit de l'université Columbia, il devient assistant du procureur fédéral[1].

Années 1950

[modifier | modifier le code]

Lors de l'affaire Rosenberg, c'est Cohn qui conduit l'interrogatoire de David Greenglass : il obtient de celui-ci qu'il reconnaisse la responsabilité de sa sœur, Ethel Rosenberg, dans une affaire d'espionnage pour le compte des Soviétiques. Bien que rétracté, cet aveu sera déterminant dans la condamnation à mort des époux Rosenberg[1].

Durant la chasse aux sorcières menée dans les années 1950 par le sénateur Joseph McCarthy, il est le conseiller juridique et, selon certains commentateurs, le « cerveau » de ce dernier[3],[4].

Années 1970-80

[modifier | modifier le code]

De 1974 à 1986, il est le conseiller juridique de Donald Trump et de son père[5]. Ils s'étaient rencontrés dans les années 1970, mus par la même volonté d'intégrer la bonne société new-yorkaise, où ils n'étaient guère considérés, malgré l'aisance de leurs familles respectives[1].

Certains commentateurs attribuent à l'influence qu'il exerça sur Donald Trump le mépris affiché par celui-ci, y compris durant sa présidence, pour les institutions de l'État, en particulier la Justice, et l'État de droit[4]. Dans une interview accordée à Newsweek en 1979, Trump dit de lui : « Si vous avez besoin de quelqu'un qui peut devenir brutal[6] contre vos opposants, vous faites appel à Roy[7],[8]. »

Conseiller juridique de nombreuses personnalités new-yorkaises, finalement devenu un membre actif de la vie mondaine de la ville, il use de méthodes très critiquées pour attaquer les adversaires de ses clients, se concentrant à les détruire psychologiquement et à systématiquement contre-attaquer en les accusant[8],[9]. L'auteur Sam Roberts résume ainsi sa stratégie :

« Premièrement, ne transigez jamais, n'abandonnez jamais ; deuxièmement, contre-attaquez immédiatement ; troisièmement, peu importe ce qui arrive, peu importe à quel point vous êtes dans la mouise, revendiquez toujours la victoire[1]. »

Il a été également un avocat de la mafia, notamment de John Gotti[10].

C'est également lui qui assure la défense des propriétaires d'une fameuse boîte de nuit, le Studio 54 à New York, accusée de fraude fiscale[réf. souhaitée].

Après avoir condamné publiquement l'homosexualité, alors qu'il avait lui-même des relations homosexuelles[11], Roy Cohn meurt du sida en 1986, malgré les traitements qu'il reçoit en AZT en soudoyant les chercheurs pour obtenir le vrai traitement et non le placebo[12] ; et ce, même s'il affirme publiquement jusqu'au bout qu'il s'agit d'un cancer du foie[1].

Dans la culture

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f et g Marie Brenner, « L'immoraliste », Vanity Fair n°79,‎ , p. 74-81.
  2. “Mrs. Albert C. Cohn Dies. Roy Cohn’s Mother, 74”, in The New York Times; June 6, 1967
  3. « Roy Cohn, l'avocat total », 10 septembre 2020, lepoint.fr, par Charles Consigny.
  4. a et b (en) Michael Kruse, « Trump’s Long War with Justice », Politico Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « The Roots of Trump’s Cruel Populism », Bill Moyers & Michael Winship, Consortiumsnews.com, 16 juin 2016.
  6. Anglais : vicious ; cf. traductions sur larousse.fr.
  7. « Avec Roy Cohn, Donald Trump a pris des leçons de brutalité », tdg.ch, 16 septembre 2020, par Michel Audetat
  8. a et b ‘He Brutalized For You’, Michael Kruse, Politico Magazine, 8 avril 2016.
  9. Les 80 secondes « Roy Cohn, lʹavocat du diable de Philippe Corbé », France Inter, 5 octobre 2020, par Nicolas Demorand.
  10. Philip Carlo, Confessions d'un tueur à gages, K&B Éditeurs, 2008, p. 275.
  11. « Roy Cohn, le mauvais génie de Donald Trump », Sept.info,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Nicholas von Hoffman, « The snarling death of Roy M. Cohn », Life Magazine, mars 1988.
  13. Adaptation d'une pièce de théâtre filmée lors de la dernière représentation six mois avant la mort de Ron Vawter, lui-même atteint du sida et mort d'une crise cardiaque en .

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]