L’UNIL est engagée dans son temps, à l’intérieur d’un cadre scientifique rigoureux qui permet à tous les membres de sa communauté de se reconnaître dans une tâche collective utile à la société.
Retour sur une année riche en événements
L’UNIL est engagée dans son temps, à l’intérieur d’un cadre scientifique rigoureux qui permet à tous les membres de sa communauté de se reconnaître dans une tâche collective utile à la société.
Le nombre des étudiantes et étudiants frise 17’000. Sur le serveur académique Serval, 75% des publications UNIL sont en accès libre. Plus de 350 événements ont été orgnanisés en 2023. Le budget total est de 700,2 mio : suivez les chiffres !
LE MOT DU RECTEUR
Le Dies academicus a permis au Recteur Frédéric Herman de rappeler les enjeux prioritaires de l’UNIL en matière de santé, de durabilité ou encore de lutte contre les discriminations. Il a plaidé pour le respect des points de vue et la nécessité de faire une distinction claire entre l’apport d’une expertise au service de la société et le militantisme.
Alma mater signifie « mère nourricière ». L’expression désigne aussi l’université où quelqu’un a été formé, une institution de rattachement, certes, mais aussi et surtout un espace nourrissant, constituant, formateur, pour les étudiantes et étudiants mais pas seulement : quel que soit notre corps d’appartenance, travailler à l’université n’est pas anodin, tant cet espace est fort de significations, de symboliques et d’idéaux. L’université est bien, en ce sens, une mère nourricière, que chaque membre a envisagée un jour ou l’autre sous la forme, au moins, d’un idéal intellectuel.
Le Conseil de l’UNIL, parce qu’il est représentatif de tous les corps et de toutes les facultés, est un espace démocratique qui n’est pas dépourvu de jeux de pouvoir, au sens de Foucault, pour qui « les relations de pouvoir ne sont pas quelque chose de mauvais en soi, dont il faudrait s’affranchir ; (…) il ne peut pas y avoir de société sans relations de pouvoir, si on les entend comme stratégies par lesquelles les individus essaient de conduire, de déterminer la conduite des autres. Le problème n’est donc pas d’essayer de les dissoudre dans l’utopie d’une communication parfaitement transparente, mais de se donner les règles de droit, les techniques de gestion et aussi la morale, l’ethos, la pratique de soi, qui permettront, dans ces jeux de pouvoir, de jouer avec le minimum possible de domination »1.
Chacune et chacun cherche en effet à y faire entendre ses idées et son point de vue, parce que les membres du Conseil de l’UNIL sont toutes et tous porteurs de préoccupations spécifiques qui sous-tendent leur engagement pour la communauté universitaire. Des préoccupations liées à leur trajectoire personnellemais aussi aux contextes dans lesquels, au sein de l’UNIL, ils et elles évoluent depuis un certain nombre d’années. Des contextes enthousiasmants, c’est certain, mais aussi, souvent, sources d’indignation, de désillusions et de découragement face à des enjeux d’intérêts et de domination qui, à l’UNIL comme partout ailleurs, minent les idéaux même les plus solides.
L’année 2023 a vu naître un nouveau dispositif de lutte contre les conflits, le harcèlement et les discriminations, dont le Conseil de l’UNIL attend avec intérêt les premiers résultats. Ce dispositif met en lumière, conformément à l’axe Égalité-Diversité-Inclusion du Plan d’intention actuel, l’importance de rapports de travail et d’études sains, équitables et propices au travail intellectuel, qui est le propre de l’institution. Mais force est de constater que le monde va mal et que l’université – la nôtre, mais pas seulement – sur ce plan, ne va pas bien non plus. De par sa représentativité de corps et de disciplines, mais aussi d’engagements et d’expériences diverses, le Conseil de l’UNIL est donc particulièrement vigilant quant aux premiers résultats du dispositif AIDE. La volonté de la Direction actuelle est claire : certains comportements ne sont pas acceptés dans notre communauté, et il nous revient à toutes et à tous de soutenir ce mouvement.
Il nous revient ainsi en particulier de nous remettre en question, à tous les niveaux de la hiérarchie, dans tous les services et dans toutes les disciplines, quelles que soient nos valeurs et nos idéologies, pour que les ressources humaines qui composent la communauté soient des individus respectés et protégés. En tant que membres et représentants de l’alma mater, c’est notre devoir, quel que soit notre corps d’appartenance, que de travailler à une société plus éclairée, plus transparente, plus juste et plus honnête. AIDE UNIL, à l’issue de sa première année d’existence, nous éclairera, et sa nature évolutive nous permettra de revenir aux idéaux de l’alma mater, qui se doit de forger les générations futures tout autant que d’être un exemple de professionnalisme, d’humilité et de clairvoyance, ainsi que de respect de la diversité et de l’inclusion (des genres, des ethnies, des générations, des milieux sociaux et de tout ce qui peut stratifier la société) mais aussi, et peut-être avant tout, de respect de l’autre en tant que partenaire et collègue au sein de cette communauté professionnelle qu’est l’UNIL. Un respect qui ne peut exister que dans une grande honnêteté intellectuelle et morale.
FOUCAULT, M., 1984, « L’éthique du souci de soi comme pratique de liberté. Entretien avec Helmut Becker, Raúl Fornet-Betancourt et Alfredo Gomez-Müller », Concordia 6, p. 113-114. ↩︎
Alma mater signifie « mère nourricière ». L’expression désigne aussi l’université où quelqu’un a été formé, une institution de rattachement, certes, mais aussi et surtout un espace nourrissant, constituant, formateur, pour les étudiantes et étudiants mais pas seulement : quel que soit notre corps d’appartenance, travailler à l’université n’est pas anodin, tant cet espace est fort de significations, de symboliques et d’idéaux. L’université est bien, en ce sens, une mère nourricière, que chaque membre a envisagée un jour ou l’autre sous la forme, au moins, d’un idéal intellectuel.
Le Conseil de l’UNIL, parce qu’il est représentatif de tous les corps et de toutes les facultés, est un espace démocratique qui n’est pas dépourvu de jeux de pouvoir, au sens de Foucault, pour qui « les relations de pouvoir ne sont pas quelque chose de mauvais en soi, dont il faudrait s’affranchir ; (…) il ne peut pas y avoir de société sans relations de pouvoir, si on les entend comme stratégies par lesquelles les individus essaient de conduire, de déterminer la conduite des autres. Le problème n’est donc pas d’essayer de les dissoudre dans l’utopie d’une communication parfaitement transparente, mais de se donner les règles de droit, les techniques de gestion et aussi la morale, l’ethos, la pratique de soi, qui permettront, dans ces jeux de pouvoir, de jouer avec le minimum possible de domination »1.
Chacune et chacun cherche en effet à y faire entendre ses idées et son point de vue, parce que les membres du Conseil de l’UNIL sont toutes et tous porteurs de préoccupations spécifiques qui sous-tendent leur engagement pour la communauté universitaire. Des préoccupations liées à leur trajectoire personnellemais aussi aux contextes dans lesquels, au sein de l’UNIL, ils et elles évoluent depuis un certain nombre d’années. Des contextes enthousiasmants, c’est certain, mais aussi, souvent, sources d’indignation, de désillusions et de découragement face à des enjeux d’intérêts et de domination qui, à l’UNIL comme partout ailleurs, minent les idéaux même les plus solides.
L’année 2023 a vu naître un nouveau dispositif de lutte contre les conflits, le harcèlement et les discriminations, dont le Conseil de l’UNIL attend avec intérêt les premiers résultats. Ce dispositif met en lumière, conformément à l’axe Égalité-Diversité-Inclusion du Plan d’intention actuel, l’importance de rapports de travail et d’études sains, équitables et propices au travail intellectuel, qui est le propre de l’institution. Mais force est de constater que le monde va mal et que l’université – la nôtre, mais pas seulement – sur ce plan, ne va pas bien non plus. De par sa représentativité de corps et de disciplines, mais aussi d’engagements et d’expériences diverses, le Conseil de l’UNIL est donc particulièrement vigilant quant aux premiers résultats du dispositif AIDE. La volonté de la Direction actuelle est claire : certains comportements ne sont pas acceptés dans notre communauté, et il nous revient à toutes et à tous de soutenir ce mouvement.
Il nous revient ainsi en particulier de nous remettre en question, à tous les niveaux de la hiérarchie, dans tous les services et dans toutes les disciplines, quelles que soient nos valeurs et nos idéologies, pour que les ressources humaines qui composent la communauté soient des individus respectés et protégés. En tant que membres et représentants de l’alma mater, c’est notre devoir, quel que soit notre corps d’appartenance, que de travailler à une société plus éclairée, plus transparente, plus juste et plus honnête. AIDE UNIL, à l’issue de sa première année d’existence, nous éclairera, et sa nature évolutive nous permettra de revenir aux idéaux de l’alma mater, qui se doit de forger les générations futures tout autant que d’être un exemple de professionnalisme, d’humilité et de clairvoyance, ainsi que de respect de la diversité et de l’inclusion (des genres, des ethnies, des générations, des milieux sociaux et de tout ce qui peut stratifier la société) mais aussi, et peut-être avant tout, de respect de l’autre en tant que partenaire et collègue au sein de cette communauté professionnelle qu’est l’UNIL. Un respect qui ne peut exister que dans une grande honnêteté intellectuelle et morale.
FOUCAULT, M., 1984, « L’éthique du souci de soi comme pratique de liberté. Entretien avec Helmut Becker, Raúl Fornet-Betancourt et Alfredo Gomez-Müller », Concordia 6, p. 113-114. ↩︎