Le vieillissement de la population est un phénomène mondial : quasi tous les pays du monde doivent faire face à une augmentation de leur population d'aînés.

Le vieillissement de la population est en train de devenir l’une des plus importantes transformations sociales du XXIème siècle, avec des répercussions dans presque tous les secteurs de la société, notamment dans le monde du travail, sur les marchés financiers, vis-à-vis de la demande de biens et services, tels que le logement, les transports ou encore la protection sociale. Le vieillissement de la population influence aussi profondément les structures familiales et les liens intergénérationnels.

Les personnes âgées doivent pouvoir participer activement au développement économique et leur capacité à agir pour leur bien et pour celui de la société doit faire partie intégrante des politiques et des programmes, à tous les niveaux.

Dernières tendances du vieillissement de la population

Selon l'édition 2022 du rapport Perspectives de la population mondiale, la population âgée de 65 ans ou plus augmente plus rapidement que celle des autres tranches d'âge. Le pourcentage de la population mondiale âgée de 65 ans et plus devrait passer de 10 % en 2022 à 16 % en 2050. On prévoit que d'ici 2050, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus dans le monde sera deux fois plus élevé que le nombre d'enfants de moins de 5 ans et presque équivalent au nombre d'enfants de moins de 12 ans.

Les migrations, moteur de la croissance démographique

Les migrations internationales jouent un rôle important dans l'évolution de la population dans plusieurs pays du monde. Dans les pays à revenu élevé, la contribution des migrations internationales à la croissance démographique entre 2000 et 2020 a été plus importante que le solde des naissances par rapport aux décès. Ainsi, les migrations devraient être le principal moteur de la croissance démographique dans les pays à revenu élevé dans un avenir proche. Toutefois, dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, la croissance démographique devrait continuer à être alimentée par un excédent des naissances sur les décès.

Entre 2010 et 2021, 40 pays ou régions ont connu un afflux net de plus de 200 000 migrants chacun, et 17 d'entre eux un afflux net de plus d'un million de personnes. La Jordanie, le Liban et la Türkiye figurent parmi les pays qui ont connu des niveaux élevés d'immigration au cours de cette période, principalement en raison des mouvements de réfugiés, notamment en provenance de la République arabe syrienne. D'autre part, pour dix pays, les flux nets estimés de migrants ont dépassé le million au cours de la même période, ce qui était dû à des mouvements temporaires de main-d'œuvre dans certains pays, tandis que l'insécurité et les conflits ont entraîné l'exode des migrants dans d'autres pays.

COVID-19, facteur de perturbation de l'évolution démographique

La pandémie de COVID-19 a affecté tous les aspects de l'évolution démographique, notamment la fécondité, la mortalité et les migrations. En 2021, l'espérance de vie mondiale à la naissance est passée de 72,8 ans en 2019 à 71 ans, principalement en raison de l'impact de la pandémie.

En Asie centrale et méridionale, en Amérique latine et dans les Caraïbes, l'espérance de vie à la naissance a diminué de près de trois ans entre 2019 et 2021. Dans certains pays, la pandémie a entraîné une réduction significative de l'espérance de vie à la naissance. Pour la Bolivie, le Botswana, le Liban, le Mexique, Oman et la Fédération de Russie, les estimations de l'espérance de vie à la naissance ont diminué de plus de quatre ans entre 2019 et 2021.

Si les données disponibles concernant l'effet de la pandémie de COVID-19 sur les niveaux de fécondité restent mitigées, la disponibilité et la demande de contraception, ainsi que le nombre déclaré de grossesses et de naissances non désirées, sont restés relativement stables dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Dans les pays à revenu élevé, les vagues successives de la pandémie peuvent avoir entraîné des fluctuations à court terme du nombre de grossesses et de naissances.

Le saviez-vous ?

  • Selon les dernières projections des Nations Unies, la population mondiale pourrait atteindre environ 8,5 milliards d'habitants en 2030, 9,7 milliards en 2050 et 10,4 milliards en 2100.
  • À l'échelle mondiale, l'espérance de vie des femmes à la naissance a dépassé celle des hommes de 5,4 ans en 2019. Cet avantage est présent dans tous les pays et toutes les régions, la différence allant de 2,9 à 7 ans.
  • La croissance rapide de la population et la fécondité élevée posent des défis au développement durable. L'éducation d'un plus grand nombre d'enfants et de jeunes détourne les ressources de l'amélioration de la qualité de l'éducation.
  • Pour les pays où la fécondité reste élevée, la réalisation des objectifs de développement durable, en particulier ceux liés à la santé, à l'éducation et à l'égalité des sexes, devrait accélérer la transition vers une baisse de la fécondité et un ralentissement de la croissance démographique.
  • Un grand nombre des 46 pays les moins avancés devraient voir leur population doubler entre 2022 et 2050, ce qui pose des problèmes pour la réalisation des objectifs de développement durable.
  • Pour de nombreux pays et régions, y compris certains petits États insulaires en développement, les défis posés par une croissance rapide sont aggravés par leur vulnérabilité aux changements climatiques et à l'élévation du niveau de la mer
  • En 2021, l'espérance de vie dans les pays les moins avancés était inférieure de 7 ans à la moyenne mondiale, en grande partie à cause des taux élevés de mortalité infantile et maternelle, de la violence, des conflits et de l'impact de l'épidémie de VIH.
  • En 2021, près de 13,3 millions de bébés, soit environ 10 % du total des naissances dans le monde, ont été mis au monde par des mères âgées de moins de 20 ans. Cette situation peut nuire à la santé et au bien-être des jeunes mères et de leurs enfants, en particulier en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et dans les Caraïbes.
  • Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à un âge avancé en raison de leur espérance de vie plus longue. En 2022, les femmes représentaient 55,7 % des personnes âgées de 65 ans ou plus dans le monde. Cette proportion devrait légèrement diminuer pour atteindre 54,5 % en 2050.

Les grandes conférences sur le vieillissement

Pour se pencher sur les questions relatives au vieillissement de la population, l’Assemblée générale de l’ONU a convoqué une première Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui s’est tenue à Vienne en 1982. Elle a inspiré le Plan international d’action de Vienne sur le vieillissement, qui appelle à mettre en œuvre des mesures ciblées sur ces questions, notamment en matière de santé, de logement, de sécurité sociale et de retraite, entre autres. Ce Plan insiste également sur la nécessité de récolter des données statistiques et d’analyser les tendances du vieillissement de la population.

En 1991, l’Assemblée générale a adopté les >Principes des Nations Unies pour les personnes âgées, qui constituent une série de principes directeurs dans les domaines de l’indépendance, de la participation, des soins, de l’épanouissement personnel et de la dignité. L’année suivante, les États Membres ont adopté la Proclamation sur le vieillissement et ont décidé de célébrer en 1999 l’Année internationale des personnes âgées. La Journée internationale des personnes âgées est célébrée chaque année à la date du 1er octobre.

L’action en faveur des personnes âgées s’est poursuivie en 2002, lors de la Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui s’est tenue à Madrid. Les États Membres y ont adopté le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, qui préconise des changements dans les comportements, les politiques et les pratiques à tous les niveaux et dans tous les secteurs afin de tirer parti de l’énorme potentiel qu’offre le vieillissement au XXIe siècle. L’objectif du Plan d’action international est de faire en sorte que tous puissent vieillir dans la sécurité et la dignité et participer à la vie de leurs sociétés en tant que citoyens disposant de tous les droits.

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