Causse de Gramat
Causse de Gramat (Massif central) | |
Vue du causse de Gramat, à l'est de Montfaucon | |
Subdivision administrative | Occitanie |
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Subdivision administrative | Lot |
Villes principales | Gramat |
Géologie | calcaire |
Régions naturelles voisines |
Limargue Terrefort Causse de Saint-Chels Causse de Limogne Quercy Blanc Bouriane Périgord noir |
Régions et espaces connexes | Causses du Quercy |
Localisation | |
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Le causse de Gramat est une région naturelle de France faisant partie des causses du Quercy. Il est situé dans le département du Lot, au centre ouest du Massif central.
Géographie
[modifier | modifier le code]Situation
[modifier | modifier le code]Le causse de Gramat, haut de 350 m, s'étend entre la Dordogne et le Célé, sur une partie du département du Lot. Il se situe dans le nord des causses du Quercy, dont il est le plus important.
Les causses voisins sont au nord le causse de Martel, au sud le causse de Saint-Chels. À l'est, on trouve le Limargue et le Terrefort. À l'ouest, le causse est voisin de la Bouriane et du Périgord noir sur quelques kilomètres.
Géologie
[modifier | modifier le code]Le causse de Gramat est constitué de plateaux calcaires jurassiques séparés par des vallées qui peuvent être profondes et souvent sèches : par exemple, le canyon de l'Alzou entre Gramat et Rocamadour.
L'aspect des paysages est souvent aride, typique des reliefs karstiques creusés de nombreux gouffres, igues et dolines.
Végétation
[modifier | modifier le code]Les plantes du causse de Gramat doivent s'adapter à un sol qui ne retient pas l'eau. La roche calcaire, souvent apparente, accumule et rayonne la chaleur du soleil. Cependant, ce milieu rocailleux, d'apparence aride, abrite de nombreuses espèces rares comme les orchidées.
L'homme, par l'élevage du mouton, a contribué à la formation et à l'entretien de pelouses sèches.
- Les arbres sont représentés principalement par :
- le chêne pubescent ;
- l'érable de Montpellier ;
- le cornouiller mâle et le cornouiller sanguin ;
- le frêne.
- Les arbustes et broussailles comme :
- le genévrier commun ;
- le prunellier très piquant ;
- le troène ;
- la viorne ;
- les ronces.
Système karstique
[modifier | modifier le code]L'eau circule principalement en sous-sol et a creusé de nombreuses cavités dans le karst. Jean Taisne a localisé plus de 1 300 cavités explorées dans son inventaire de mars 2006 et plus de 2000 dans sa bibliographie de 1995. Il en reste encore à découvrir.
Premiers grands explorateurs et principales découvertes
[modifier | modifier le code]- 1831 : Jacques-Antoine Delpon rédige son ouvrage Statistique ancienne et moderne du département du Lot.
- 1889 à 1893 : Édouard-Alfred Martel et ses assistants (G. Gaupillat, L. Armand, E. Foulquier) réalisent l'exploration des cavités les plus importantes dont le gouffre de Padirac, l'igue de la Crousate. Il expose dans Les Abîmes son étude des circulations d'eaux souterraines[1].
- 1895 à 1906 : Chanoine Edmond Albe
- 1898 à 1920 : Armand Viré, E. Giraud, R. Pons, abbé Albe : exploration de 50 cavités dont l'igue de Saint-Sol, les grottes de Lacave, le gouffre de Padirac.
- 1913 à 1940 : Abbé Amédée Lemozi, prospection dans la vallée du Célé.
- 1922 à 1977 : André David (spéléologue) découvre la grotte de Pech-Merle.
- 1935 à 1955 : Guy de Lavaur : gouffre de Padirac (avec Robert de Joly), les Vitarelles, igue de Toulze.
- 1945 à 1977 : Géo Marchand (Igue de Goudou), Jean Lesur, J.-P. Couturié, B. Pierret et G. Delluc, Vieussens, Ph. Renault, Jean Taisne, H. Roques et A. Thomas, R. Lacroux : Padirac, Saut de la Pucelle, les Vitarelles, Réveillon, Roque de Corn.
Cavités les plus importantes
[modifier | modifier le code]- gouffre de Padirac (plus de 30 km),
- Igue de Goudou - Lacarrière (plus de 18 km),
- gouffre des Vitarelles (14 km),
- Igue de Viazac et réseau Traoucat (11 km).
Principaux systèmes hydrogéologiques
[modifier | modifier le code]Le réseau hydrogéologique est composé des systèmes suivants :
- système de Padirac : connu pour son célèbre gouffre, résurge sous Montvalent, rejoint la Dordogne.
- système de Réveillon - Saut de la Pucelle : connu pour ses deux pertes principales, résurge aux Limons, à Meyronne, rejoint la Dordogne.
- système de l'Ouysse : connu pour le gouffre des Vitarelles à Gramat, résurge à Cabouy et Saint-Sauveur, à l'Ouest de Rocamadour, rejoint la Dordogne.
- système Bramarie - Goudou - Lacarrière, résurge à Saint-Sauveur, rejoint la Dordogne.
- système sud qui draine les eaux depuis Assier vers le Célé.
Activités humaines
[modifier | modifier le code]Préhistoire et histoire
[modifier | modifier le code]De nombreux sites, comme les Fieux près de Miers, attestent de la présence de l'homme depuis des temps très reculés sur le Causse de Gramat. Certaines cavités ont servi d'abris provisoires ou de sanctuaires comme la grotte du Pech Merle à Cabrerets (-25 000 ans) ou celle de Roucadour près de Thémines.
De nombreux dolmens sont encore visibles sur tout le causse comme la Pierre Martine à Livernon.
Plusieurs grottes préhistoriques sont ouvertes au public :
- grotte du Pech Merle à Cabrerets et son musée ;
- grotte des Merveilles à Rocamadour ;
- Grottes de Cougnac près de Gourdon.
Agriculture et industrie
[modifier | modifier le code]Le manque d'eau et le caractère rocheux du terrain n'ont pas permis un grand développement de l'agriculture. L'élevage de moutons de race caussenarde a longtemps constitué la principale activité sur le Causse de Gramat. Un fromage de chèvre est très apprécié : le Rocamadour (AOC) ou le Cabécou.
L'industrie est peu présente sur le Causse.
L'influence de l'homme sur les paysages
[modifier | modifier le code]L'activité humaine réduite a permis de préserver la nature.
Les paysans ont construit des murets en pierre sèche qui délimitent de petites parcelles, ainsi que des cabanes en pierre sèche ou caselles en guise d'annexes agricoles.
L'habitat permanent est très dispersé, chaque hameau était relié à ses voisins par des chemins bordés de murets.
Depuis 1999, le Parc naturel régional des causses du Quercy regroupe 97 communes du Causse de Gramat, couvrant une superficie de 175 717 hectares.
Un « triangle noir » situé autour des communes de Caniac, Quissac et Reilhac est épargné par ce que l'on appelle la pollution lumineuse. Les astronomes peuvent observer le ciel nocturne sans être gênés par les sources lumineuses, et l'impact négatif de la lumière artificielle nocturne sur la faune (mammifères, insectes, oiseaux nocturnes, vie aquatique) est considérablement réduit.
Tourisme
[modifier | modifier le code]Le tourisme est maintenant la principale ressource du causse de Gramat. Des sites importants attirent les visiteurs : Rocamadour, le gouffre de Padirac, les grottes de Lacave et de Pech Merle.
Le causse de Gramat ne se limite pas à ces grands pôles, chaque village offre aux randonneurs ou aux visiteurs le calme et des paysages exceptionnels.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Édouard-Alfred Martel, Les abîmes : les eaux souterraines, les cavernes, les sources, la spéléologie : explorations souterraines effectuées de 1888 à 1893 en France, Belgique, Autriche et Grèce, Paris, Librairie Ch. Delagrave, , 578 p. (lire en ligne)
Annexes
[modifier | modifier le code]Références bibliographiques
[modifier | modifier le code]- Jean-Guy Astruc et Jean-Claude Soule, Hydrogéologie du Quercy, Labastide-Murat, B.R.G.M. - Quercy Recherche,
- Jacques Choppy, « Un karst singulier, Le causse de Gramat (Lot) », Spelunca, no 63, , p. 45-48 (ISSN 0242-1771, lire en ligne)
- Jean-Noël Salomon (LGPA et INTERMET, Institut de Bordeaux, Université Bordeaux 3), « Le causse de Gramat et ses alentours : les atouts du paysage karstique », Karstologia, no 35, , p. 1-12 (ISSN 0751-7688, lire en ligne)Description du causse de Gramat (géologie, climat, sol, végétation, hydrologie, occupation humaine, atouts paysagers et patrimoniaux, 6 figures, 9 photos et une carte A3 hydro-karsto-spéléologie du causse de Gramat.
- Jean Taisne, Contribution à un inventaire spéléologique du Département du Lot : coordonnées et situation de plus de 1300 cavités, Labastide-Murat, Comité Départemental de Spéléologie du Lot (CDS46), , 363 p. (ISBN 2-9509260-1-0), p. 51
Article connexe
[modifier | modifier le code]Lien externe
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