Mouvement sadriste
Mouvement national chiite التيار الوطني الشيعي at-Tayyār al-Waṭanī al-Shīʿi | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Chef | Moqtada al-Sadr |
Fondation | 2003 (Mouvement sadriste) (Mouvement national chiite)[1] |
Siège | Sadr City, Bagdad Irak |
Branche armée | • Armée du Mahdi (2003-2008) • Brigade du jour promis (2008-2014) • Brigades de la paix (depuis 2014) |
Idéologie | Islamisme chiite Panislamisme Nationalisme irakien Conservatisme |
Affiliation nationale | Cadres et élites nationaux indépendants (en) (2005) Alliance irakienne unifiée (2005-2014) Al-Ahrar (en) (2014-2018) En marche (2018-2021) |
Couleurs | Noir |
Site web | http://www.jawabna.com/ |
Représentation | |
Gouvernorats | 43 / 440 |
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Le Mouvement national chiite (en arabe : التيار الوطني الشيعي) — Mouvement sadriste (en arabe : التيار الصدري) jusqu'en 2024 — est un mouvement national irakien islamique dirigé par Moqtada al-Sadr.
Le mouvement reçoit un large soutien de la part de la société irakienne, en particulier de la population chiite désœuvrée et des quartiers pauvres du pays[2]. La personne la plus influente et qui est à l'origine de l'objectif et de la philosophie de ce mouvement est le Grand Ayatollah Mohammad Sadeq al-Sadr. L'une des autres figures influentes du mouvement est Mohammed Bakr al-Sadr. C'est un mouvement populaire en plus d'être religieux[3]. L'objectif de ce mouvement est l'instauration d'un État irakien indépendant et libre de toutes influences extérieures.
Historique
[modifier | modifier le code]Élections irakiennes de 2005
[modifier | modifier le code]Lors des élections législatives de janvier 2005, le Mouvement sadriste obtient trois sièges sous la bannière des Cadres et élites nationaux indépendants (en)[4].
Lors des élections provinciales de 2005 en Irak (en), Moqtada al-Sadr boycotte le scrutin au nom de son opposition à l'occupation américaine, exigeant ainsi un calendrier pour le retrait complet des troupes américaines du pays. Cependant, le parti présente quand même des indépendants aux élections, gagnant ainsi trois sièges à Bagdad[5].
Lors des législatives de décembre 2005, le parti s'affirme fortement, avec 30 sièges (à égalité avec le CSII), montrant la popularité du mouvement parmi les quartiers pauvres chiites du Nord-Est de Bagdad ainsi que dans les provinces chiites au sud de l'Irak[5].
Élections législatives de 2010
[modifier | modifier le code]À l'issue des élections législatives irakiennes de 2010, le Mouvement sadriste obtient 39 députés. S'opposant dans un premier temps au maintien au pouvoir du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, il soutient finalement la reconduction de celui-ci en mai 2010. Un de ses membres, Qoussaï Abdel Wahab al-Souha, devient par ailleurs vice-président du Parlement[6].
Le , le Mouvement sadriste demande la dissolution du Parlement[7].
Élections législatives de 2014
[modifier | modifier le code]À l'issue des élections législatives irakiennes de 2014, le Mouvement sadriste obtient 34 députés sous la bannière du bloc Al-Ahrar (en)[8]. Il s'oppose avec succès à la reconduction d'al-Maliki[9].
Élections législatives de 2018
[modifier | modifier le code]En , il s'allie au Parti communiste irakien, au sein de la coalition électorale Sa’iroun (« En marche »), pour les élections législatives et provinciales de mai suivant. Les deux forces politiques s'étaient rapprochées à partir de 2015 dans le cadre d'un mouvement de protestation réclamant des réformes, la lutte contre la corruption et l'amélioration des services publics[10]. La coalition obtient 54 députés, sur un total de 329 sièges[11].
Le , la coalition sadriste et l'Alliance de la conquête (Alliance Fatah, dirigée par Hadi Al-Ameri, proche de l'Iran) annoncent un accord de coalition. Cet accord s'ajoute à ceux obtenus avec l'Alliance de la sagesse nationale (dirigée par le dignitaire Ammar al-Hakim (en)) et avec le parti Al-Wataniya de Iyad Allaoui, totalisant ainsi 141 sièges sur les 329 de l'assemblée[12]. Le , l'alliance du Premier ministre sortant rejoint la coalition[13].
Le , le courant sadriste et la coalition Fatah appellent à la démission du Premier ministre Haïder al-Abadi après des émeutes à Bassorah[14],[15].
Élections législatives de 2021
[modifier | modifier le code]Lors des élections législatives irakiennes de 2021, des groupes militants pro-iraniens contestent les résultats. Bien que les élections se soient déroulées sans incidents, le taux de participation est bas, près de 60 % des inscrits s'étant abstenus[16].
Arrivé en tête, le Mouvement sadriste est le grand vainqueur des élections, et devrait être amené à former un gouvernement de coalition. Allié au Parti démocratique du Kurdistan de Massoud Barzani et au Parti du progrès de Mohammed al-Halboussi (en) ainsi qu'à la plupart des formations sunnites irakiennes, al-Sadr soutient la candidature de Hochyar Zebari à l'élection présidentielle de février 2022 afin de se voir confier la formation du nouveau gouvernement, dans le but affiché de rompre avec les formations liées au voisin chiite iranien[17],[18].
En novembre 2021, en conséquence du résultat des élections législatives d'octobre, des affrontements surviennent à Bagdad. Les manifestants sont pour la plupart liés aux partis pro-iraniens, notamment Dawa.
Le , les 73 députés sadristes démissionnent du Parlement[19]. Ils sont remplacés par les candidats arrivés deuxièmes dans leurs circonscription[20]. A l'appel d'al-Sadr, ses partisans envahissent le Parlement les et [21]. Il annonce son « retrait définitif » le déclenchant des affrontements entre ses partisans et l'armée dans Bagdad[22]. Il enjoint ses partisans à quitter leur position et à se retirer le . Les affrontements ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés[23].
Factions dissidentes
[modifier | modifier le code]Au fil du temps, plusieurs factions du mouvement Sadriste ont fait sécessions et se sont opposés à Moqtada al-Sadr pour diverses raisons, formant ainsi des milices et factions séparées:
Résultats électoraux
[modifier | modifier le code]Élections législatives
[modifier | modifier le code]Élection | Votes | % | Sièges | Gouvernement |
---|---|---|---|---|
01/2005 | 70 000 | 0,8 | 3 / 275 |
|
12/2005 | 30 / 275 |
al-Maliki I | ||
2010 | 39 / 325 |
al-Maliki II | ||
2014 | 917 589 | 7,05 | 34 / 328 |
|
2018 | 1 493 542 | 14,38 | 54 / 329 |
Soutien sans participation |
2021 | 885 310 | 10,00 | 73 / 329 |
Extra-parlementaire |
Références
[modifier | modifier le code]- (ar) « قوى ونواب يتحركون للدخول ضمن "التيار الوطني الشيعي" من بوابة الصدر », sur Shafaq News, (consulté le )
- Hélène Sallon, « En Irak, les petits soldats de Moqtada Al-Sadr », Le Monde, (consulté le )
- « RFI - Irak - Moqtada al-Sadr ou le martyre au service de l’islam », sur www1.rfi.fr (consulté le )
- « La répartition des sièges
à l'Assemblée nationale », sur L'Obs, (consulté le ). - « Élections provinciales Irakiennes - 1 »
- Le Point, magazine, « Le chef chiite Moqtada Sadr de retour, quatre ans après son départ d'Irak », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- « En Irak, le leader chiite Moqtada al-Sadr réclame la dissolution du Parlement », France 24, (consulté le )
- Quentin Müller, « Irak. Le mouvement sadriste s’est-il rallié à la lutte contre le confessionnalisme ? », sur Orient XXI, (consulté le )
- « Irak: Al-Maliki conditionne son désistement », sur www.aa.com.tr (consulté le ).
- Hélène Sallon, « Chiites et communistes s’allient pour les élections irakiennes », Le Monde, (consulté le )
- Législatives en Irak : la victoire de Moqtada Al-Sadr confirmée par les résultats définitifs, article sur le site lemonde.fr, daté du 19 mai 2018.
- « Alliance gouvernementale surprise entre Moqtada Sadr et une liste proche de l'Iran », sur L'Orient-Le Jour (consulté le ).
- « Irak : coalition entre le premier ministre Abadi et le religieux chiite Sadr », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- « Irak: les deux principales listes au Parlement réclament la démission du Premier ministre », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
- Irak : le gouvernement empêtré dans une crise politique, la contestation se poursuit à Bassora, article sur le site lemonde.fr, daté du 8 septembre 2018.
- (en) Mina Al-Oraibi, « The Biggest Loser of Iraq’s Election Could Be Iran », sur Foreign Policy, .
- « Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays" », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
- (en) Reuters, « Iraq parliament fails to elect new president - lawmakers », sur Reuters, (consulté le ).
- « Irak : démission des députés du bloc sadriste, la plus grande force politique au Parlement », France 24, (consulté le )
- Associated Press, « Iraq Parliament Swears in New Members After Walkout of 73 », sur VOA (consulté le )
- « En Irak, l'influent leader Moqtada Sadr appelle à élargir la contestation », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
- Guillaume Decamme, « Reprise des combats à Bagdad, au moins 23 morts », La DH Les Sports+, (consulté le )
- « Irak: les partisans de Moqtada al-Sadr quittent la «zone verte» à Bagdad après l'appel de leur chef », sur RFI, (consulté le )