Aller au contenu

Petit Palais

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Petit Palais
Logo du Petit Palais.
Façade avec l'entrée principale du Petit Palais.
Informations générales
Nom local
Petit PalaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
musée d'art
Ouverture
Exposition universelle de 1900 ; le musée est inauguré le
Surface
7 000 m2
Visiteurs par an
1 000 000 (2022)[1]
Site web
Collections
Collections
beaux-arts de l'Antiquité à la fin du XIXe siècle, peintures, sculptures, objets d'art
Label
Bâtiment
Architectes
Protection
Logo monument historique Inscrit MH (1975)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1991, au titre de Paris, rives de la Seine)[2]
Localisation
Pays
Région
Commune
Adresse
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France
Localisation sur la carte de Paris
voir sur la carte de Paris

Le Petit Palais, construit à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 par l'architecte Charles Girault, abrite le musée des Beaux-Arts de la ville de Paris. Il est situé à Paris 8e, avenue Winston-Churchill, face au Grand Palais et bordé par la Seine et l'avenue des Champs-Élysées. Il est érigé en partie à la place du palais de l'Industrie, démoli en 1896. Le bâtiment est inscrit aux monument historique en 1975.

Il s'agit de l'un des quatorze musées de la ville de Paris, gérés depuis le par l'établissement public administratif Paris Musées.

Le Petit Palais vers 1900.

En 1896, un concours d'architectes est ouvert pour l'édification de deux palais, un petit et un grand, en remplacement du palais de l'Industrie[3]. Le projet crée l'avenue Nicolas II qui relie l'avenue des Champs-Élysées à l'esplanade des Invalides par franchissement de la Seine[3],[4]. Le concours est remporté à l'unanimité du jury par l'architecte Charles Girault ; il obtient une prime de 5 000 francs[5],[4]. Les architectes Joseph Cassien-Bernard et Gaston Cousin obtiennent le 2e prix[5].

En 1897, le projet définitif est arrêté[6]. La construction commence entre septembre et octobre 1897 et se poursuivent jusqu'en avril 1900[6],[4].

Après la fin de l'Exposition universelle de 1900, de nouveaux travaux débutent entre l'hiver 1901 et le printemps 1902 pour une mise en état en vue de l'ouverture du musée des Beaux-Arts[4].

Le bâtiment est inscrit aux monuments historiques en 1975[7].

Description

[modifier | modifier le code]

Le Petit Palais est organisé autour d'un jardin semi-circulaire. Les lieux d'exposition sont situés au premier étage, le rez-de-chaussée étant consacré à l'origine aux bureaux et aux réserves.

Plan du Petit Palais lors de l'Exposition universelle de 1900.

La façade fait près de 125 m de long, centrée par un porche monumental surmonté d'un dôme. Des colonnes d'ordre composite en ornent la face principale. Le péristyle en hémicycle de la cour est orné de colonnes de style toscan. Le décor est complété par de nombreux bas-reliefs.

Charles Girault avait conçu des espaces uniquement éclairés par la lumière naturelle, créant verrières, coupoles transparentes et larges baies.

Les sculptures sur la façade sont[8] :

  • La Ville de Paris protégeant les Arts du sculpteur Jean-Antoine Injalbert avec une femme assise tenant dans son bras gauche un navire symbolisant Paris et entourée par les Muses ;
  • sur la droite, un groupe avec La Seine et ses affluents de Maurice Ferrary ;
  • sur la gauche, le groupe Les Quatre Saisons de Louis Convers avec des jeunes femmes portant des gerbes de blé et des fruits.

La façade de l'AfricaMuseum de Tervuren, en Belgique, également dessinée par Charles Girault, reprendra en partie la composition et les motifs du Petit Palais.

Le porche de l'opéra de Saïgon au Viêt Nam, ancienne capitale de l'Indochine française et construit lui aussi en 1900[9], présente des similitudes avec celui du Petit Palais.

La rénovation

[modifier | modifier le code]
Logo de 2006 à 2012.

L'état vieillissant du bâtiment conduit la ville de Paris à prendre la décision de le rénover en mars 1999[10],[11],[12]. La rénovation est décidée par l'équipe municipale de Jean Tiberi et poursuivie à l'identique avec l'arrivée de Bertrand Delanoë à la suite des élections municipales de 2001[11]. Entre janvier 2001 et juin 2005, le Petit Palais est fermé pour rénovation[10]. La maîtrise d'œuvre des travaux dure trois ans et est assurée par l’atelier d'architecture Chaix & Morel et associés[10],[13]. La ville de Paris finance l'entièreté des travaux pour un coût, après rallonge, de 68 millions d'euros[11],[10].

Le Petit Palais rouvre ses portes au grand public le en exposant trois photographes ayant suivi les travaux : la photographe Flore, Patrick Tourneboeuf et Bruno Delamain.

Des espaces d'exposition supplémentaires sont créés au rez-de-chaussée (22 000 m2 au total), les réserves étant déménagées au sous-sol. La collection permanente est exposée à gauche en entrant, les expositions temporaires à droite et au sous-sol.

Entre les deux, au fond du jardin, un café permet de se restaurer. Les fenêtres des espaces d'exposition et les verrières des collections permanentes sont aménagées pour l'éclairage naturel. Les bureaux sont situés au-dessus des espaces d'expositions temporaires. Un amphithéâtre est créé au rez-de-chaussée sous le jardin.

Les collections

[modifier | modifier le code]

Histoire des collections

[modifier | modifier le code]
Vue de la galerie des sculptures.

Dès 1902, le Petit Palais devient « palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris » pour accueillir une collection permanente (de l'Antiquité à la fin du XIXe siècle, les collections municipales du XXe siècle se trouvant au palais de Tokyo) et des expositions temporaires.

Ces collections sont enrichies par de multiples donations dont on peut citer les plus importantes :

Parallèlement à ces dons, le musée va acquérir de nombreuses œuvres dont plusieurs tableaux de Gustave Courbet.

Depuis une dizaine d'années, la photographie contemporaine est entrée au Petit Palais lorsqu'il est décidé de présenter, en introduction aux grandes expositions internationales, des images de photographes inspirés par les civilisations exposées. Certaines de ces photographies sont ensuite acquises par le musée.

Peinture flamande et néerlandaise

[modifier | modifier le code]
Rembrandt, Autoportrait en costume oriental (1631), huile sur panneau de chêne.

Peinture française

[modifier | modifier le code]

Peinture italienne

[modifier | modifier le code]

Peinture américaine

[modifier | modifier le code]
Jules Dalou, études pour le Monument aux travailleurs (1889-1902), terre cuite.

Arts décoratifs

[modifier | modifier le code]
Jean Carriès, Grenouille à oreilles de lapin (1891), grès émaillé.

Arts graphiques

[modifier | modifier le code]

Le fonds d'arts graphiques du musée est constitué de 18 000 gravures et 9 000 dessins anciens et modernes. La collection de dessins comprend des pièces de Rembrandt, Jacob van Ruisdael, Adriaen van Ostade, Antoine van Dyck, Le Lorrain, Antoine Watteau, Jean-Honoré Fragonard ou encore Hubert Robert. En gravure, on retrouve des œuvres de maîtres tels que Martin Schongauer, Albrecht Dürer, Lucas van Leyden, Rembrandt encore (avec un ensemble exceptionnel de 350 pièces), Antoine van Dyck, Jean-Honoré Fragonard et Antoine Watteau.

Quelques grandes expositions

[modifier | modifier le code]
Affiche de l'exposition « Centenaire de la conquête de l'Algérie (1830-1930) » au Petit Palais de Paris.

Le Petit Palais est desservi à proximité par les lignes 1 et 13 à la station Champs-Élysées - Clemenceau.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « 4,54 millions de visiteurs dans les musées de la Ville de Paris en 2022 », sur paris.fr, (consulté le )
  2. « Paris, rives de la Seine », sur whc.unesco.org, UNESCO, (consulté le ).
  3. a et b C. T. et A. D., « Concours pour les Palais des Champs-Elysées », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères,‎ (lire en ligne)
  4. a b c et d Henry Lapauze, « Catalogue sommaire des collections municipales » [archive du ] [PDF], sur petitpalais.paris.fr,
  5. a et b A. D., « Concours pour les Palais des Champs-Elysées », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères,‎ (lire en ligne)
  6. a et b E. Rouyer, « Les palais des Champs-Élysées », Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères,‎ (lire en ligne)
  7. « Petit Palais, actuellement musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris », sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la culture (consulté le )
  8. Frédérick Gersal, Paris : 100 lieux mythiques, Paris, Hachette livre, , 223 p. (ISBN 978-2-01-244059-3), p. 216
  9. Réalisé par les architectes Félix Ollivier, Ernest Guichard et Eugène Ferret.
  10. a b c et d Eric Le Mitouard, « Une rallonge budgétaire pour peaufiner le Petit Palais », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  11. a b et c Eric Le Mitouard, « Le chantier du Petit Palais a enfin son budget », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  12. Sébastien Ramnoux, « L'immense succès du Petit Palais », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  13. Benoît Hasse, « Le Petit Palais enfin paré pour sa renaissance », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  14. Huile sur toile : 81 x 60 cm (cadre : 91,5 x 71).
  15. a et b Huile sur toile.
  16. « La Ville de Paris nous a offert une exposition du Centenaire de l'Algérie, que les flottes et les armées du roi donnèrent à la France en 1830. Un souffle épique a donc traversé les salles du Petit-Palais où trônaient l'an passé les grands seigneurs de Largillière, et les armes, les selles, les tapis, les bijoux arabes et les documents de toutes sortes y voisinent avec les œuvres d'art inspirées par ce nouveau domaine offert aux peintres. Comme on le voit, l'Exposition a donc un double intérêt documentaire et artistique. Dans le premier domaine, nous ferons néanmoins une part admirative à quelques curieuses selles et harnachements qui sont de très éloquents témoignages de l'art arabe et à quelques armes d'un beau travail, mais qui sont malgré tout — comme les tapis — des œuvres de la décadence. Aux artistes, la conquête de l'Algérie ouvrit une voie nouvelle, celle de l'orientalisme. C'est ce que précisera éloquemment cette exposition si parfaitement organisée. Delacroix, qui explora l'Afrique du Nord dès 1832, y est représenté par près de vingt morceaux parmi lesquels les envois du Musée de Montpellier se détachent dans toute leur beauté. La vue de la Chasse au Faucon, par Fromentin, mérite de faire revenir à cet artiste souvent inégal, la faveur du public. Dehodencq, lui aussi, vaut par sa personnalité si marquée de sortir de l'oubli. A la suite de Delacroix, on admirera toute la pléiade des orientalistes : Chassériau si séduisant lorsque, ainsi que dans ses Juives d'Alger, il s'abandonne à sa sensibilité, au lieu d'imiter servilement Delacroix, comme dans les Cavaliers arabes, puis encore : Dauzats, auteur d'un tableau très intéressant : Les Portes de fer ; Guillaumet, Decamps, Marilhat qui a si bien compris la vie du désert, et Berchère, auteur de divers paysages de douceur et de charme. Quelques portraits de généraux : Bourmont, Clauzel, Bugeaud, le duc d'Aumale, Chanzy, offrent surtout un intérêt documentaire tandis que le portrait du duc d'Orléans, par Ingres, est ici le grand chef-d'œuvre. », Art et industrie, janvier 1930, pp. 41-42.
  17. Archives de l'Exposition du centenaire de la conquête de l'Algérie (1930), site web de Paris Musées.
  18. L'exposition Centenaire de la conquête de l'Algérie, site du Petit Palais.
  19. Voir sur artclair.com.
  20. « Akira Kurosawa », sur Petit Palais, (consulté le )
  21. Exposition Jordaens 1593-1678. La gloire d'Anvers
  22. « Paris 1900, l'insouciance de la Belle époque au Petit Palais », sur Franceinfo, (consulté le )
  23. « Anders Zorn au Petit Palais : l’eau, les femmes, la mondanité », sur Beaux Arts (consulté le )
  24. Exposition Les Hollandais à Paris 1789-1914
  25. Paris romantique au Petit Palais : de la chute de Napoléon à la révolution de 1848.[1]
  26. « Un Finlandais à Paris : dans les paysages lumineux d'Edelfelt au Petit Palais », sur Connaissance des Arts, (consulté le )
  27. https://www.petitpalais.paris.fr/sites/default/files/content/media-pack/document_presentation_icono_sarah_b.pdf
  28. « Le Paris de la modernité », sur Petit Palais, (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie et sources

[modifier | modifier le code]
  • E. Rouyer, « Exposition de 1900. Revue des travaux de l'exposition. Petit Palais des Beaux-Arts », dans Le Génie Civil, , tome XXXV, no 899, p. 289-294 (lire en ligne)
  • Gilles Plum, Le Petit Palais. Chef-d’œuvre de Paris 1900, Paris Musées et Éditions Nicolas Chaudun, Paris, 2005, 272 p. (ISBN 2-87900-876-X).

Collections

[modifier | modifier le code]
  • Dossier de l'art : Petit Palais, la rénovation et les collections, no 125, .
  • Dossier - Le Patrimoine photographique de la Ville de Paris, sur le Portail paris.fr.
  • Catalogue sommaire des collections municipales et notice historique par Henry Lapauze, Paris, 1906 ([PDF] en ligne).

Liens externes

[modifier | modifier le code]