Triboulet
Dessin de Jean Clouet (pierre noire et sanguine), Chantilly, musée Condé.
Naissance | |
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Décès | Lieu inconnu |
Nom de naissance |
Nicolas Ferrial |
Surnom |
Le Févrial |
Activité |
Nicolas Ferrial, dit Le Févrial, alias Triboulet, né en 1479 à Blois (actuel Loir-et-Cher) et mort en 1536, est le bouffon de la cour de France sous les règnes de Louis XII et François Ier.
Il y aurait en réalité eu deux bouffons successifs nommés Triboulet. Ils sont eux-mêmes souvent confondus avec un premier Triboulet, bouffon à la cour de René d'Anjou[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Peu d'informations sont disponibles sur sa vie. On connaît surtout des anecdotes qui lui sont attribuées.
Jean Marot, historiographe de Louis XII, le décrit ainsi :
« Triboulet fut un fol de la teste écorné, Aussi saige [sage] à trente ans que le jour qu’il fut né. Petit front et gros yeux, nez grand taillé à voste, Estomac plat et long, hault dos à porter hoste ! Chacun contrefaisoit, chanta, dansa, prescha, Et du tout si plaisant qu’onc homme ne fascha. »[2]
À sa mort, le nouveau fou du roi, Brusquet, le remplaça à la cour de François Ier.
Anecdotes attribuées à Triboulet
[modifier | modifier le code]- Un grand seigneur l'ayant menacé de le faire périr sous le bâton, pour avoir parlé de lui avec trop de hardiesse, Triboulet alla se plaindre à François Ier « Ne crains rien, lui dit le roi ; si quelqu'un osait te faire subir un traitement pareil, je le ferais pendre un quart d'heure après ta mort. » — « Ah ! cousin, répondit le fou, grand merci vous dirois, s'il vous agrée plutôt de le faire pendre un quart d'heure avant. »[3]
- Il serait arrivé qu’un jour l’insolence du fou du roi ait dépassé les bornes. Ce jour-là, il s’en serait pris à l'une des maîtresses de François Ier. Le roi, par égard pour ses années de services, lui aurait alors demandé de choisir la façon par laquelle il souhaitait mourir. Triboulet rétorqua : « Bon sire, par Sainte Nitouche et Saint Pansard, patrons de la folie, je demande à mourir de vieillesse ». François Ier, sans voix, lui aurait laissé la vie sauve[4].
Évocations
[modifier | modifier le code]- Triboulet intervient dans Le Tiers Livre de Rabelais où il répond à sa façon burlesque aux doutes de Panurge concernant le mariage.
- La pièce Le roi s'amuse, de Victor Hugo, a pour personnage principal Triboulet. L'écrivain lui prête un rôle qui va au-delà du grotesque traditionnel du bouffon, lui ajoutant une forme de sublime. Le fou concilie ainsi les deux aspects du drame romantique.
- Le roi s'amuse a inspiré Francesco Maria Piave pour le livret de Rigoletto, musique de Giuseppe Verdi, opéra représenté pour la première fois en 1851.
- Le roman de Michel Zévaco, Triboulet, suivi de La Cour des miracles, où Triboulet est le personnage principal.
- Le Triboulet, journal satirique créé en 1878.
- François Ier et Triboulet, film français de Georges Méliès (1907).
- Le roman de Francis Perrin Le Bouffon des rois, 2011.
- Le roi n'avait pas ri, de Guillaume Meurice aux éditions JC Lattès, 2021.
-
Triboulet dans Le roi s'amuse de Victor Hugo (vers 1832).
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Couverture illustrée par Gino Starace pour le roman Triboulet de Michel Zévaco ().
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Berthon 2012.
- Alfred (1803-1879) Auteur du texte Canel, Recherches historiques sur les Fous des rois de France, et accessoirement sur l'emploi du Fou en général / par A. Canel, (lire en ligne)
- Alfred Canel, Recherches historiques sur les foux des rois de France: et accessoirement sur l'emploi du fou en ..., A. Lemerre, (lire en ligne)
- « Famille Triboulet - TRIBOULET : le fou des rois », sur web.archive.org, (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Guillaume Berthon, « « Triboulet a frères et sœurs » : fou de cour et littérature au tournant des XVe et XVIe siècles », Babel, no 25 « Images de la folie au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance », , p. 97-120 (lire en ligne).
- A. Gazeau, Les Bouffons, Paris, Hachette, , 263 p. (lire en ligne).
- Maurice Lever, Le sceptre et la marotte : histoire des fous de cour, Paris, Fayard, , 350 p. (ISBN 2-213-01232-6, présentation en ligne), [présentation en ligne]. (Rééditions : Le sceptre et la marotte : histoire des fous de cour, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », , 306 p., poche (ISBN 2-01-011145-1); Le sceptre et la marotte : histoire des fous de cour, Paris, Fayard, , 355 p. (ISBN 2-213-60640-4).)
- Sebastian Brant, La Nef des fols du monde, (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative aux beaux-arts :